Enfin, la Convention citoyenne pour le climat avait proposé en substance d’encadrer le droit de propriété et la liberté d’entreprendre pour garantir le respect des biens communs, comme vous le prévoyez à l’article 3. (Exclamations sur les travées du groupe SER.) Et, vous le savez, le Président de la République avait alors mis en garde sur le risque de « placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques ». Je n’y suis donc pas favorable.
Si la révision de la Constitution est un outil dont on peut toujours continuer à débattre, je crois que notre époque, nos concitoyens, notre planète nous demandent surtout d’agir : agir maintenant, agir résolument et rapidement, agir pour produire des résultats concrets, agir pour changer la vie des Françaises et des Français et pour construire l’avenir des territoires de notre pays. Je suis d’accord avec vous pour dire qu’il y a urgence. Faisons-le maintenant !
C’est ce que nous faisons, en faisant le choix de l’écologie au cœur de la relance.
Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, jamais un Gouvernement n’avait consacré 30 % d’un plan de relance ni 30 milliards d’euros à la transition écologique. Ces moyens sont historiques. Nous en avons besoin pour transformer durablement notre pays, pour changer son ADN, en décarbonant l’économie, en construisant des filières d’avenir et en accompagnant chacune et chacun dans ce changement.
Oui, nous avançons, avec France Relance et l’ensemble de nos politiques publiques.
D’ailleurs, alors que nous allons célébrer le cinquième anniversaire de l’accord de Paris, nous pouvons déjà constater que le monde dans lequel nous vivons maintenant n’est plus le même que celui d’il y a cinq ans.
Depuis la signature de cet accord, six fois plus de voitures électriques se vendent en France.
Il y a cinq ans, il était impensable de déployer 1 000 kilomètres de pistes cyclables en quelques semaines, de réparer un million de vélos en quelques mois à peine, de remettre des millions de nos concitoyens en selle. Pourtant, nous l’avons fait.
En 2015, il n’y avait ni cap ni clarté sur l’avenir des chaudières au fioul, qui émettent chacune autant de CO2 que trois voitures. Nous avons fait en sorte que l’installation de nouvelles chaudières au fioul soit interdite dès 2022, les ménages pouvant compter sur l’État pour les aider à changer leur système de chauffage.
Bientôt, nous atteindrons l’objectif, fixé par le Président de la République, de protéger 30 % des espaces naturels sur terre et en mer. Deux parcs naturels ont été créés lors du conseil de défense écologique de juillet dernier, au mont Ventoux et dans la baie de Somme, en Picardie. Ce sont autant de coffres-forts de la biodiversité qui vont protéger la nature et l’incroyable richesse qu’abritent nos territoires, en métropole comme en outre-mer.
Isolément, ces exemples peuvent paraître bien modestes. Mais l’écologie, c’est aussi cela ! L’écologie n’est pas toujours spectaculaire. L’écologie, c’est tout ce travail de fourmi qui, à la fin, produit un résultat titanesque.
Cependant, je le sais aussi d’expérience, les solutions techniques, les budgets, les dispositifs ne font pas tout.
En réalité, c’est un changement profond qui est en train de s’opérer : une révolution dans nos idées, dans nos valeurs, dans la conception de notre manière de vivre, entre nous et au monde.
Dès lors, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je suis fière d’être une ministre de l’écologie qui peut dire que, enfin, nous changeons de modèle.