J’ai déjà présenté en partie cet amendement. Je propose, comme pour le PTZ, de maintenir encore trois ans le dispositif. La logique est identique à celle que j’ai retenue pour le PTZ : cette durée correspond grosso modo à la sortie de terre d’une opération immobilière.
Nous devons donner de la visibilité aux acteurs. Je le répète, cher collègue Pascal Savoldelli, nous pouvons essayer de trouver une meilleure – je souligne ce terme – utilisation de l’argent public. En effet, à un moment où cette ressource est rare, il faut être le plus efficace possible. Le logement intermédiaire construit par les « zinzins » aura plus de chances, sur la durée, de bénéficier à ceux qui n’ont pas les moyens de se loger au prix du marché.
L’autre inconvénient du Pinel, c’est que, au-delà des six ans, neuf ans ou douze ans, l’avantage fiscal disparaît et, vous pouvez en être certains, les logements reviennent au prix du marché.
En revanche, avec les « zinzins » – à condition que l’on ne nous refasse pas le coup du déconventionnement massif ! –, on peut penser que l’utilisation de l’argent public sera plus optimale et permettra d’avoir des logements au-dessous du prix du marché.
C’est vrai, mon cher collègue, c’est un choix. On peut favoriser l’investissement locatif, mais cela ne suffit pas : une fois que l’avantage fiscal a disparu, c’est terminé. Or, on le sait bien, la crise du logement risque de perdurer encore un certain nombre d’années. Cela fait déjà vingt ans, ou presque, qu’on en parle. Avoir du logement intermédiaire à prix abordable, c’est aussi un enjeu. Quand on n’a pas beaucoup d’argent à y consacrer, l’option des « zinzins » constitue une bonne solution.
Je propose de reporter d’un an l’extinction du Pinel, indépendamment des réserves que j’ai formulées sur ce dispositif.
Il y a toutefois une réserve que vous avez évoquée, mon cher collègue, et que je ne partage pas. Elle concerne la qualité des logements, qui serait inférieure dans le dispositif Pinel à une opération immobilière classique. Il n’y a pas d’opérations entièrement tournées vers le Pinel. Vous avez des acquéreurs qui, dans une opération de promotion, veulent faire du Pinel, c’est tout. Je ne partage donc pas l’argument qui voudrait que la qualité des logements soit inférieure. Pour le reste, j’émets moi aussi quelques réserves.