Intervention de Nathalie Goulet

Réunion du 16 juin 2009 à 15h00
Rappel au règlement

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

Monsieur le président, mes chers collègues, mon intervention se fonde sur l’article 29 de notre règlement.

Il y a quatre ans, l’élection du président Mahmoud Ahmadinejad au second tour de scrutin pouvait, certes, ne pas correspondre aux aspirations d’une partie de la population ou des observateurs étrangers, mais aucune violence ni aucun signe de fraude massive n’avaient été constatés.

Tel n’est pas le cas aujourd’hui : le dépouillement du scrutin au fur et à mesure du remplissage des urnes, l’interdiction pour les partisans du réformateur Moussavi et des autres candidats d’assister au transport des urnes et au dépouillement, notamment, constituent des violations extrêmement regrettables des standards internationaux en matière de régularité d’élection.

Je me fais ici l’écho de l’inquiétude de mes amis proches, membres du Parlement iranien ou universitaires, aujourd’hui privés de leur droit d’expression le plus élémentaire. Ainsi les violences ont-elles conduit les gardiens de la révolution à blesser gravement l’ancien ambassadeur d’Iran à Paris, qui n’est pas précisément un grand libéral, mais qui militait en faveur du candidat Moussavi.

Connaissant bien ce grand pays et ce grand peuple, et attachée à promouvoir le dialogue et l’ouverture, je veux dire, tant en mon nom personnel qu’au nom de nombreux collègues, ma déception, ma préoccupation, mon inquiétude face à la dérive autoritaire à laquelle nous assistons et que le peuple iranien n’a sans doute pas voulue.

C’est pourquoi je souhaiterais que le Sénat puisse, dans les prochaines semaines, débattre de cette importante question, personne ne contestant en effet la place majeure de l’Iran pour assurer l’équilibre de la région et la stabilité du monde.

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