Je pense que vous imaginez ma déception ; vous la lisez probablement sur mon visage. Je reste persuadé que notre vote n’était pas irresponsable et qu’il ne portait pas atteinte à l’image du Sénat.
L’objet de mon amendement se fondait sur les propos tenus par le Président de la République lui-même dans un courrier public et solennel adressé à tous les élus ultramarins. Il y indiquait à plusieurs reprises que 4 milliards d’euros seraient consacrés aux outre-mer durant la mandature pour rattraper les retards et que tout serait fait pour que la loi Égalité réelle s’applique réellement, y compris par voie d’amendement. Aux termes de l’article 1er decette loi, l’égalité réelle est un impératif national qui s’impose à toute politique publique. Par cet amendement, nous avons essayé de traduire cet impératif.
J’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas assez d’argent sur le programme 362, « Écologie », car le Gouvernement n’a pas ouvert suffisamment de crédits à la suite de notre vote. Puisqu’on nous a demandé d’être responsables, j’ai accepté, le groupe socialiste aussi, un compromis dont je remercie le président de la commission et le rapporteur général. Je remercie également Rémi Féraud ainsi que Philippe Dallier, qui ont contribué à l’élaboration de ce compromis.
Pour autant, il ne me satisfait pas du tout que l’on supprime uniquement les crédits affectés aux outre-mer. Le compromis que nous avons trouvé permet de préserver une dotation de 100 millions d’euros. J’espère que celle-ci ne sera pas remise en cause, monsieur le ministre.
On m’a rétorqué que les outre-mer recevraient une enveloppe de 1, 5 milliard d’euros sur deux ans. J’ai participé à plusieurs réunions avec le préfet de région : pour la Guadeloupe, cette enveloppe sera de 135 millions d’euros sur deux ans. Si tant est que ces crédits arrivent, je rappelle que l’eau coûte à elle seule 800 millions d’euros par an en Guadeloupe.
Je laisse au chef de file de mon groupe le soin de décider du sens du vote. Encore une fois, je remercie la Haute Assemblée de son sens du compromis, même si celui-ci ne me satisfait pas tout à fait.