Intervention de Bernard Jomier

Réunion du 17 décembre 2020 à 10h30
Place de la stratégie vaccinale dans le dispositif de lutte contre l'épidémie de covid-19 — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

Je tiens à ajouter quelques mots, que je déclinerai en trois points.

Premièrement, dans cet hémicycle comme dans notre société, l’Union européenne est critiquée. Mais cette union, qui prend des décisions permettant de protéger au mieux nos populations, nous l’aimons, et c’est bien elle que nous appelons à développer, car si nous allons pouvoir commencer aussi vite les vaccinations, c’est en partie grâce à elle ; il est important de le dire.

Deuxièmement, nous souhaitons que personne ne soit oublié dans cette campagne de vaccination.

Nous pensons à nos compatriotes résidant à l’étranger, pour lesquels il conviendrait qu’un dispositif soit mis en place, afin de leur permettre d’accéder également au vaccin.

Nous pensons aussi aux populations les plus précaires, aux individus détenus en centres de rétention et, de façon générale, à toutes ces populations qui sont le plus victimes de l’épidémie. En effet, cette dernière – nous le savons tous – ne se répartit pas de manière égale sur le territoire, mais touche particulièrement les personnes vivant dans des conditions sociales et économiques dégradées. Nous vous appelons donc à avoir une attention particulière pour ces populations.

En outre, la France doit être à la hauteur de ses valeurs à l’international. Elle doit participer à l’accès au vaccin de l’ensemble des populations de notre planète : bien qu’elle ne soit pas seule dans cette entreprise, il est attendu, au regard des valeurs d’humanisme et de solidarité qu’elle porte, qu’elle réponde à un devoir particulier, de telle sorte que le vaccin ne soit pas réservé aux seuls pays qui ont les moyens de le payer.

Enfin, vous nous avez expliqué, monsieur le ministre avec une conviction et une cohérence certaines, que la première étape de la stratégie vaccinale visait à protéger les quinze millions de Français les plus vulnérables. Et après ?

Ce n’est pas que nous minorions l’importance de cette première phase : elle est fondamentale, et nous souhaitons qu’elle se déroule au plus vite, afin que, d’ici à trois mois, les personnes les plus vulnérables aient été vaccinées. Mais qu’en est-il de la suite ?

Si les vaccins – ceux qui sont développés par Pfizer-BioNTech et Moderna, et les autres – permettent de mettre fin à la contagiosité et de rompre les chaînes de transmission du virus, quelle stratégie vaccinale allons-nous adopter ? Nous devons poser cette question maintenant, car elle conditionne évidemment le nombre de doses de vaccins que nous souhaiterons acquérir. En clair, pourrons-nous un jour engager une stratégie d’éradication du virus ?

Voilà, monsieur le ministre, les quelques constats et propositions que nous voulions partager avec vous, en attendant que le vaccin nous permette de mettre à l’abri les populations les plus vulnérables et de mettre fin à ces mesures restrictives, qui causent tant de tort à notre vie sociale, économique et culturelle.

Nous allons devoir maintenir et améliorer notre stratégie de test, de traçage et d’isolement, mais aussi continuer à veiller au respect des gestes barrières et de la distanciation physique. Nous pouvons dès à présent nous satisfaire de ne plus être sur la défensive et de mener une bataille qui nous permettra d’éliminer, dans ses aspects les plus néfastes, ce virus : c’est un grand espoir pour tout le pays !

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