Nous n'avons pas mis tous nos oeufs dans le même panier : lorsque les commandes ont été passées avant l'été dernier par la Commission européenne, c'était à l'aveugle. Certains pays ont d'ailleurs fait le choix de ne commander qu'un seul vaccin, comme la Corée, pourtant souvent citée en exemple, qui n'a voulu acheter que de l'AstraZeneca. Savez-vous combien de Coréens ont été vaccinés à ce jour ? Aucun ! La campagne vaccinale ne commencera pas avant la fin du mois prochain. Et contrairement à ce que l'on croit, le nombre de cas augmente en Corée. Nous avons une chance en France : nous ne sommes pas un, mais vingt-sept. Lorsque nous avons mis en place un consortium de quatre pays - avec l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas - et que nous avons commencé à contractualiser avec des laboratoires, la Commission européenne nous a demandé de la laisser faire. Le fait de précommander à l'échelle européenne nous a permis d'acheter les doses par centaines de millions et donc de devenir prioritaire par rapport à d'autres États, de disposer de plus de doses que l'Europe n'a d'habitants et surtout de diversifier les commandes auprès des principaux laboratoires. Le prix a été le reflet de cette capacité à négocier. D'autres pays ont fait le choix de se lancer dans l'aventure avec un seul laboratoire, parfois avec succès, comme Israël, parfois sans succès.