Madame la sénatrice Havet, dans certaines situations exceptionnelles, si la capacité de production est insuffisante au regard de la consommation, des mesures post-marché peuvent en effet être mobilisées afin d’éviter d’avoir recours à des délestages, en particulier l’activation des contrats d’interruptibilité des grands consommateurs industriels, permettant à RTE de couper l’approvisionnement avec un très faible préavis, un service pour lequel ces industriels sont rémunérés.
La baisse de tension sur les réseaux est également possible : une diminution temporaire de 5 % n’emporte que des conséquences quasiment imperceptibles sur la qualité du service.
D’autres réponses existent, comme l’augmentation ponctuelle de nos importations, au-delà du signal donné par le marché, ou l’appel aux gestes citoyens. Ce dernier point fait l’objet du site Ecowatt, développé avec RTE et l’Ademe ; ses alertes permettent une mobilisation dans laquelle tous les Français peuvent trouver du sens afin d’adapter certaines habitudes du quotidien. Le résultat a d’ailleurs été très bénéfique jeudi dernier, et nous pouvons les en remercier.
En dernier recours, et seulement si les leviers que je viens d’évoquer ne sont pas efficaces, RTE prévoit de pouvoir faire appel aux délestages tournants, c’est-à-dire à la coupure temporaire de deux heures de certains clients en variant les zones concernées afin d’anticiper et de maîtriser la situation. Ces coupures épargnent, évidemment, les infrastructures prioritaires, comme les établissements de santé ou les installations indispensables à la sécurité.
Il ne s’agit surtout pas de mettre la France dans le noir, mais bien de maîtriser le délestage ciblé d’une partie des consommateurs afin d’éviter des coupures beaucoup plus importantes. Ces opérations font l’objet d’une annonce la veille du délestage.
C’est donc sur la base de cet effort volontaire de réduction, des éco-gestes et de ces différentes mesures que nous nous garantissons une absence de blackout.