Monsieur le sénateur Requier, à court terme, les analyses de RTE n’indiquent pas un besoin de recours à l’hydrogène pour faire face aux pointes de consommation : les sources actuelles de flexibilité sont suffisantes à l’horizon de 2030-2035. Pour autant, l’objectif prioritaire du développement de l’hydrogène est la décarbonation des usages afin de pouvoir l’utiliser directement, notamment dans l’industrie et la mobilité lourde, de manière complémentaire aux solutions entièrement électriques.
À ce titre, la stratégie française pour le développement de l’hydrogène, annoncée en septembre dernier par le Gouvernement, fixe un objectif de 6, 5 gigawatts d’électrolyse à l’horizon de 2030. Nous nous donnons ainsi la possibilité de massifier la production et l’utilisation d’hydrogène, avec une enveloppe de 7 milliards d’euros jusqu’à 2030, dont 2 milliards d’euros ont été inscrits dans le plan de relance. Nous consacrons donc des moyens importants au développement de l’hydrogène.
Au-delà de 2035, indépendamment du mix électrique choisi, les études montrent un besoin de stockage accru. L’hydrogène pourra alors offrir une solution des plus intéressantes. Plusieurs études prospectives de long terme sont en cours et permettront de quantifier ce besoin et, plus largement, de documenter les enjeux et les leviers de notre futur système électrique, notamment le bilan prévisionnel 2050 de RTE, lequel doit être publié à la mi-2021.