Certains s’inquiètent aujourd’hui de la survenue d’un blackout énergétique en France. Cependant, un tel scénario ne pourrait se produire qu’en réunissant plusieurs conditions : d’une part, une forte hausse de la consommation d’électricité, elle-même liée à une baisse durable des températures, et, d’autre part, une absence de vent à même d’empêcher le parc éolien de prendre le relais du parc nucléaire. Le risque me paraît donc limité pour le moment, et je compte sur le Gouvernement pour l’éviter.
Cela étant, je souhaite aborder la question du moyen terme.
Des tensions existent déjà au moment des pics de consommation et pourraient bientôt s’amplifier alors que nos capacités de production nationale disponibles lors de ces pointes risquent de diminuer à l’avenir, puisque quatorze réacteurs nucléaires devront être fermés pour atteindre les objectifs fixés par la PPE : une part du nucléaire ramenée à 50 % dans le mix énergétique français d’ici à 2035. Ces fermetures devraient, en principe, être compensées par un recours accru aux énergies renouvelables. Néanmoins, il est douteux qu’il puisse s’agir d’une compensation complète et efficace, car ces sources d’énergie sont par nature intermittentes et produisent moins que le nucléaire.
Ajoutons à cette équation le fait que la RE 2020 restreindra de fait l’utilisation du gaz dans les logements neufs, ce qui conduira au retour du chauffage électrique, au risque de solliciter encore plus nos capacités de production d’électricité.
Par conséquent, madame la secrétaire d’État, comment pensez-vous concilier, demain, la baisse de la ressource électrique disponible au moment des pics de consommation et l’augmentation plus que probable de la demande en électricité, sans risquer des blackouts hivernaux répétés ?