Monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur un certain nombre de sujets, mais vous insistez plus particulièrement sur la question du pastoralisme. Je crois que la revalorisation de cette activité, tant dans sa dimension agricole, qui est paysagère et environnementale, que dans sa dimension économique ou culturelle, constitue un véritable enjeu. C’est parce qu’elle a ce double aspect que cette activité est vitale pour les territoires de montagne.
Les politiques publiques dans ce domaine sont extrêmement nombreuses, qu’elles relèvent de l’État, de l’Europe, des régions, ou parfois des départements et du bloc communal.
Les situations sont très diverses dans des départements dont les caractéristiques sont pourtant similaires. Je me rendrai d’ailleurs dans deux jours dans l’Aveyron, département qui détient le record du plus grand nombre d’installations de jeunes agriculteurs, lesquels n’en sont souvent pas originaires.
Je voudrais également voir comment on pourrait faire en sorte de reproduire certaines expérimentations menées dans ce département dans le cadre de programmes nationaux, puisque telle est l’idée générale. Réinventer l’eau chaude, alors qu’elle est déjà en production, me semble toujours délicat. C’est la raison pour laquelle je cite l’Aveyron : il me semble que l’on peut réinventer les choses à partir d’excellents exemples comme celui-ci.
Au-delà du dispositif existant, les projets alimentaires territoriaux ont grandement contribué, non seulement à ce que nombre d’agriculteurs puissent s’installer et rester sur des territoires, mais aussi à ce que l’on mette fin à ce que l’on a appelé à tort ou à raison l’agribashing. Dans des régions très urbaines, la proximité d’un espace pastoral et agricole est en effet un plus considérable pour la société.
Les projets alimentaires territoriaux, en plus des mesures que nous mettons en œuvre au niveau des cantines scolaires, nous conduisent, Julien Denormandie et moi-même, à proposer un packaging global, qui, à mon avis, sera très positif et contribuera à la reconquête, si je puis dire, des milieux urbains par l’agriculture. Nous voulons faire en sorte que le pastoralisme ne soit pas considéré négativement : c’est un discours que j’ai également tenu dans le département de Mme Estrosi Sassone à des éleveurs qui avaient été victimes d’un certain nombre de prédations.