L’importance de la préservation du pastoralisme en France n’est plus à démontrer. Ce mode d’élevage joue un rôle essentiel, au niveau tant économique que du maintien des populations rurales, de la biodiversité, des paysages, de l’aménagement du territoire et, bien entendu, du développement de l’économie touristique. Le maintien de montagnes vivantes passe inévitablement par le développement de l’activité économique.
Or, dans certains territoires, notamment dans les Pyrénées, et particulièrement en Ariège, les éleveurs doivent faire face à la présence de prédateurs qui se livrent très régulièrement à des attaques de troupeaux. Ces attaques répétées des ours affectent dramatiquement le quotidien des éleveurs. Cette situation a pour conséquence directe de faire régresser le pastoralisme, souvent par découragement. Les éleveurs transhumants aspirent à pouvoir exercer leur travail dans de bonnes conditions, sans pression extérieure d’un prédateur peu maîtrisé.
Monsieur le secrétaire d’État, nous savons tous que l’ours est une espèce strictement protégée au titre de la convention de Berne et de la directive européenne Habitats-faune-flore. Mais cette convention date de 1979 : à cette époque, l’Europe comptait neuf membres et les ours slovènes étaient en voie de disparition. Aujourd’hui, l’Europe se compose de vingt-huit membres, et alors que la France s’escrime à introduire des ours slovènes à grands frais au risque de voir se réduire l’activité pastorale, la Slovénie abat de son côté plusieurs dizaines d’ours par an. Si vous avez quelques milliers d’euros à dépenser, vous pouvez aller tuer un ours en Slovénie quand, dans les Pyrénées, on s’évertue à grand renfort d’argent à maintenir cette même population slovène délocalisée.
Vous le voyez, monsieur le secrétaire d’État, depuis 1979, les choses ont bien changé. Ne pensez-vous pas qu’il serait opportun de demander aux instances européennes de rediscuter de cette directive et d’envisager la sauvegarde des espèces à l’échelon européen avec un budget dédié ?