Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 janvier 2021 à 16h40
Audition de M. Aguila Saleh président du parlement de tobrouk

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Monsieur le président, c'est un grand honneur pour nous de vous recevoir aujourd'hui au Sénat, pour votre premier déplacement en Europe occidentale à la tête d'une importante délégation de nos collègues libyens, et notamment de mon homologue le président El Agouri avec qui nous avons eu une longue séance de travail ce matin.

Vous l'avez compris, notre commission suit très attentivement la situation en Libye. En ce début d'année civile, nous formons des voeux pour l'amélioration du sort du peuple libyen, qui subit la guerre civile depuis des années, la fin de la crise politique, de la crise humanitaire et de la crise migratoire qui résultent du conflit. À plus long terme, la stabilisation de la Libye, la mise en place et le bon fonctionnement d'institutions durables, ainsi qu'un développement économique pérenne pour ce pays aux nombreuses ressources, sont des perspectives qui nous rassemblent tous.

Nous partageons bien entendu la position de notre Gouvernement, qui soutient le processus de sortie de crise dans le cadre des Nations unies. L'accord de cessez-le-feu intervenu le 23 octobre dernier, puis la tenue du forum du dialogue politique qui a permis de trouver un accord sur la tenue d'élections nationales le 24 décembre 2021, ont apporté la lueur d'espoir dont nous avions bien besoin après neuf années de conflit. Je sais, Monsieur le président, que vous avez joué un rôle important dans la reprise du dialogue.

Toutefois, la volonté de mettre en place un exécutif de transition n'a, pour le moment, pas abouti. En outre, des déclarations récentes, de part et d'autre, ont montré que le fil du dialogue devait être encore consolidé. Malgré ces premiers signes encourageants, nous redoutons la poursuite des ingérences militaires extérieures et les violations de l'embargo sur les armes, qui minent l'avancée vers la seule solution possible, qui est, de l'avis de tous, politique et non militaire. Je voudrais, à ce titre, saluer à nouveau votre action en faveur d'une solution politique. Nous sommes également préoccupés par la renonciation surprise de Nickolay Mladenov au poste d'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, alors que sa candidature avait recueilli un large accord.

Monsieur le président, cette audition va nous permettre de comprendre précisément votre position et celle de la Chambre des représentants de Tobrouk, installée à Benghazi depuis 2019. Quelle est votre analyse des derniers développements des négociations ? Quelle est votre vision de l'avenir de la Libye et quelles sont selon vous les étapes intermédiaires nécessaires pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du processus qui se déroule sous l'égide de l'ONU ? Qu'attendez-vous de la France, du Parlement français et du Sénat pour vous aider dans cette démarche ?

Après votre exposé liminaire, nous pourrons également aborder les points de discussion que vous avez souhaité nous soumettre, notamment en ce qui concerne l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) ou encore la coopération entre nos deux pays en matière de lutte contre la corruption, et nous engagerons une phase de questions-réponses avec l'ensemble des membres de la commission.

Je vous précise qu'en raison de la Covid, une partie de nos collègues suivent votre audition en visioconférence.

Monsieur le président, en vous remerciant à nouveau d'être venu jusqu'à nous avec vos éminents collègues, je vous laisse la parole.

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