En tant que président de la commission des affaires étrangères en Libye, je souhaitais faire un point sur la réunion de travail très fructueuse que j'ai eue avec mon homologue le président Cambon. Nous avons abordé la question de la crise libyenne et de la situation générale en Libye. Nous avons parlé de la sécurité nationale libyenne et de la sécurité nationale française. Nous avons également évoqué la proposition du Président de la Chambre des représentants ainsi que la déclaration du Caire. Nous nous sommes également entretenus des problèmes de migration clandestine et de leurs conséquences dans les pays de l'Union européenne. Depuis que le cessez-le-feu a été proclamé, nous voyons affluer des mercenaires syriens de la Libye vers l'Union européenne. Ils portent des projets auxquels il faut mettre fin.
Nous avons également évoqué la société Total qui a pris des participations en Libye dans les concessions de Waha en faisant l'acquisition de Marathon Oil Libya Limited, une filiale à 100 % de la société américaine Marathon Oil Corporation. Cette acquisition a en effet provoqué du mécontentement car les autorités libyennes n'en ont pas été informées. Nous espérons néanmoins que Total va renforcer ses activités et ses investissements en Libye.
Enfin, nous avons fait un point sur le travail de la commission militaire qui travaille à mettre fin à toute présence militaire étrangère en Libye. La Libye doit être débarrassée de toute présence militaire étrangère. Nous devons retrouver notre souveraineté. Nous avons également évoqué les accords frontaliers et militaires entre le Gouvernement de Tripoli et la Turquie en insistant bien sur le fait qu'ils n'ont pas été ratifiés par notre Parlement et sont pour nous nuls et non avenus.
Les problèmes que vous soulevez sont moins de la responsabilité de la Turquie que d'Erdogan en particulier. Ce dernier veut s'assurer de la pérennité des bases militaires turques créées en Libye. Il s'attache en outre à conserver les accords signés avec le gouvernement El Sarraj. De notre point de vue, la communauté internationale doit agir avec fermeté auprès de la Turquie afin que nous puissions rétablir la paix et la stabilité en Libye. Nous savons qu'Erdogan utilise le bâton de la migration clandestine contre l'Europe. La Turquie a favorisé le passage de Syriens et de migrants d'autres nationalités, ce qui a déstabilisé l'Europe. Il essaie de reproduire ce scénario en Libye. Il ne s'agit pas uniquement de migrants, mais également de groupes combattants idéologisés. Nous avons besoin du soutien de l'Europe pour mettre fin à ces phénomènes pernicieux.