Cette table ronde nous permet de nous replonger dans le sujet du rapport de 2015 de la commission des affaires étrangères et de la défense, qui s'intitulait « Climat : vers un dérèglement géopolitique ? ». Nous avions pointé du doigt un certain nombre de problèmes malheureusement récurrents, à propos desquels les informations sont toujours plus alarmistes.
Les conséquences du changement climatique s'accélèrent, avec des risques accrus d'instabilité et de conflictualité. Je pense à l'immigration climatique, à la fragilisation du droit de la mer, avec, notamment, l'ouverture de nouvelles voies maritimes, et à l'exploitation de l'Arctique, dont les conséquences sont potentiellement dramatiques.
En tant que membre de la commission des affaires étrangères et de la défense, je m'attacherai à des sujets géopolitiques. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur la présence militaire de la Russie en Arctique ? Combien de bases ont été rouvertes ? Les Russes sont-ils susceptibles de s'implanter militairement dans l'archipel du Svalbard ou bien sur d'autres territoires contestés ? Les sanctions ont conduit les Russes à se tourner vers la Chine, pour créer des infrastructures en milieu arctique. Toutefois, la Russie n'a-t-elle pas intérêt à équilibrer ses partenariats ? Comment accueille-t-elle la posture de la Chine, qui se présente comme un état du proche Arctique, contre toute évidence géographique ? Au-delà d'une convergence d'intérêts provisoire entre la Russie et la Chine, le partenariat sino-russe conduira-t-il inévitablement à des tensions, voire à un regain d'intérêt de la Russie pour l'Europe ?
Une dernière question me taraude, docteur Sevestre. Lorsque nous étions allés dans l'archipel du Svalbard, vous nous aviez expliqué les conséquences de la transformation du pergélisol et du permafrost, avec, notamment, la libération de nouveaux virus. J'aimerais que vous puissiez, en tant que glaciologue, nous donner des informations sur cette question.