« Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil. » Cette citation d’Abraham Lincoln, monsieur le secrétaire d’État, nous interpelle sur le rôle de la démocratie.
Ma question concerne la participation électorale des Français de l’étranger. Nombre de nos compatriotes qui vivent à l’étranger parcourent parfois des centaines de kilomètres pour aller voter. Je souhaite donc vous interroger sur trois points.
Premièrement, il est nécessaire de mettre à jour la liste des bureaux de vote. Et il faut qu’elle soit la plus importante possible. En effet, l’établissement d’une procuration suppose souvent la venue d’agents dans la commune de résidence dans le cadre d’une tournée consulaire. Or, avec la crise pandémique, la mobilité est évidemment contrainte.
Je citerai un exemple parmi d’autres. Le bureau de vote du consulat honoraire d’Al-Khobar, qui se situe à 420 kilomètres de Riyad – pour aller voter, il faut donc parcourir 840 kilomètres aller-retour –, a été fermé lors des dernières élections européennes. Je pense qu’il faut revenir sur cette fermeture.
Deuxièmement, le vote par correspondance ne se limite pas au vote électronique, sur internet. Dans les pays où les services postaux fonctionnent parfaitement bien, le rétablissement du vote par correspondance papier est souhaité ; j’avais d’ailleurs défendu un amendement en ce sens. C’est en effet un moyen pour les Français de l’étranger de participer.
Troisièmement – là, c’est plutôt une proposition que je soumets au Gouvernement –, pourquoi ne pas créer une carte d’électeur, cette carte tamponnée au moment du vote, au profit des Français de l’étranger, qui, contrairement à leurs compatriotes de métropole et d’outre-mer, n’en ont pas ? Cela aurait un très fort caractère symbolique d’appartenance à la citoyenneté : la carte électorale est remise lors de la cérémonie d’accueil à la nationalité française et aux jeunes majeurs. Cette carte d’électeur pourrait être dématérialisée et imprimée par les Français eux-mêmes.