Madame la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat, je vais vous répondre précisément. Auparavant, alors qu’un mouvement de libération de la parole important a cours sur les réseaux sociaux, avec #MeTooInceste, je me permets de vous rappeler le déplacement que j’ai fait à Agen dans la maison d’accueil du docteur Jean Bru, seule structure en France qui s’occupe de jeunes filles victimes d’inceste. Je garde évidemment un souvenir poignant des échanges que j’ai pu avoir avec certaines de ses pensionnaires.
J’en viens à la question que vous évoquez. Vous le savez, les difficultés des structures d’urgence sont pour partie liées à l’augmentation continue du nombre de passages, qui a doublé en vingt ans sur le territoire, mais aussi à la démographie des médecins urgentistes et aux difficultés à trouver des lits. Nous y répondons par le déploiement du pacte de refondation des urgences, réaffirmé récemment dans le Ségur de la santé, et de ses douze mesures clés. Je pense notamment à la coordination entre hôpital et médecine de ville, un des enjeux principaux, qui, je le crois, fait ses preuves depuis le début de la crise sanitaire.
En ce qui concerne votre territoire, des mesures de soutien ont été apportées aux « SAMU-Centres 15 » par l’ARS dès le début de la crise. En février, l’ARS validait un renforcement de la régulation libérale, notamment étendue à des périodes hors horaires de permanence de soins ambulatoires, et avec un forfait de régulation revalorisé sur ces tranches horaires de 70 euros à 92 euros de l’heure. Ce dispositif exceptionnel a été prolongé jusqu’à ce jour, tant la mobilisation des médecins libéraux s’est avérée précieuse pour faire face à l’augmentation du nombre d’appels.
Ces mesures de soutien se sont traduites par un effort financier majeur, à hauteur de 2 millions d’euros sur la période de mars à décembre 2020 en région Nouvelle-Aquitaine, soit une augmentation de 25 % de l’enveloppe régionale dédiée à la régulation libérale en temps normal. Dans le département de Lot-et-Garonne, cela représente une hausse de 46 % des moyens consacrés chaque année.
Afin de pouvoir adapter les ressources au regard de l’évolution de la situation, l’ARS a mis en place un dispositif dédié de suivi de l’activité des « SAMU-Centres 15 ». En liaison avec l’observatoire régional des urgences, des indicateurs de suivi reposant sur des données remontées quotidiennement par les SAMU ont été mis en place.
Des pics d’appels ont bien sûr été identifiés, mais, sur la période de septembre à décembre, l’activité globale de régulation a plutôt diminué par rapport à l’année précédente. Au niveau du SAMU 47, par exemple, l’activité était ainsi de 15 % inférieure à celle qui a été constatée en 2019.
Toutefois, compte tenu des incertitudes importantes concernant l’évolution de la situation épidémique et du risque de rebond, l’ARS a décidé de maintenir les renforts de régulation alloués jusqu’à présent. Une réunion de concertation prévue le 9 février prochain permettra de partager un diagnostic sur la bonne adaptation des moyens à l’évolution de la crise sanitaire.
Tels sont, madame la sénatrice, les éléments de réponse que nous souhaitions apporter à votre question.