Intervention de Annick Billon

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 janvier 2021 : 1ère réunion
Échange de vues sur la proposition de loi visant à renforcer le droit à l'avortement

Photo de Annick BillonAnnick Billon, présidente :

Concernant la prévention, les cours d'éducation sexuelle sont prévus par le code de l'éducation nationale même si, en pratique, ils ne sont pas dispensés partout. Nous devons nous emparer de ce sujet.

L'actualité, marquée par la parution la semaine dernière du livre de Camille Kouchner, La familia grande, nous conduit à nous interroger sur l'inceste. Dans certains pays, la lutte contre l'inceste fonctionne mieux car les enseignants disposent d'outils pour aborder le corps de l'enfant et ce que l'adulte a le droit de lui faire ou non. Il est difficile pour les enfants de savoir si le comportement d'un adulte à leur égard est normal. Si l'adulte dit à l'enfant « tout le monde fait ça », l'enfant le croit !

Pour en revenir à notre échange sur la proposition de loi, la question de l'allongement du délai légal de recours à l'IVG doit être posée. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de la faculté d'aller à l'étranger pour les femmes ayant dépassé le délai de douze semaines. Nous devons comprendre la détresse des femmes. Le sujet ne doit pas être débattu de manière clivante, comme cela a pu être le cas à certaines occasions. La question du délai doit être abordée de manière scientifique et pas idéologique. Le débat au sein de l'hémicycle aurait probablement été intense, mais il nous aurait permis d'avancer. Sur certains sujets, les positions peuvent évoluer au fil des années. La réforme de la prescription en matière de crime sexuel, par exemple, a été possible grâce aux débats qui l'ont précédée. Sans ces débats, on ne serait jamais passé de vingt à trente ans !

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