Merci à notre présidente d'avoir organisé ce débat, qui se déroule de manière extrêmement respectueuse, comme toujours dans cette délégation. C'est tout à l'honneur de notre présidente.
Je partage ce qui a été dit : les rapports de force et les positions d'aujourd'hui pourront évoluer grâce au débat. Ainsi, les débats sur la proposition de loi déposée par Annick Billon pour protéger les jeunes mineurs de crimes sexuels seront apaisés, ce qui n'était pas envisageable il y a quelques mois encore. Pour en revenir à l'IVG, à titre personnel, je suis très proche de l'éclairage apporté par Bruno Belin. Je souhaite d'ailleurs le remercier pour l'information qu'il a partagée avec nous sur les dangers d'une IVG à un moment de la grossesse où le sexe de l'enfant peut être connu. Cela mérite débat.
Vous me permettrez d'évoquer rapidement l'école. Je ne voudrais pas qu'elle soit considérée comme responsable de tous les maux de la société. On ne peut pas non plus demander à l'école de les réparer. Si nous lui demandons cela, nous pouvons être certains de son échec. Je rappellerai simplement deux points. Dans un premier temps, ce ne sont pas les manuels qui déterminent les enseignements, mais les programmes. Ce n'est donc pas aux manuels que nous devons nous intéresser, mais bien au contenu des programmes, et à la manière dont ils sont mis en oeuvre. Je vous invite à mener une réflexion, mais pas sous l'angle de l'« éducation à », qui reste marginale, le premier métier des enseignants consistant à transmettre des programmes élaborés selon des procédures bien précises. L'ensemble des modules d'« éducations à », prévus par le code de l'éducation nationale, vient s'ajouter aux programmes. Les professeurs font des choix en fonction des examens. Annick Billon et moi-même représentons le Sénat au Conseil supérieur des programmes. Je pense que nous devrions mener une réflexion sur la présence de cet enseignement dans les programmes de Sciences de la vie et de la Terre (SVT), par exemple. C'est là le coeur du problème. Cela dit, ce sujet figure largement dans ces programmes à tous les niveaux d'enseignement, et cet enseignement est dispensé par les spécialistes que sont les professeurs de SVT. Il est donc tout à fait possible d'en discuter. La présidente du Conseil supérieur des programmes pourrait un jour être ainsi auditionnée par notre délégation, ce qui nous permettrait d'éclairer davantage la réalité. Nous devons réfléchir à un moyen d'améliorer cet enseignement. Celui-ci est très important, mais il doit être intégré dans les programmes plutôt que d'apparaître comme une « éducation à » supplémentaire, dont nous savons qu'elle aurait peu de chances de se développer.