Intervention de Jean-Michel Arnaud

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 janvier 2021 : 1ère réunion
Échange de vues sur la proposition de loi visant à renforcer le droit à l'avortement

Photo de Jean-Michel ArnaudJean-Michel Arnaud :

Merci d'avoir maintenu cet échange ce matin, malgré la question préalable que je regrette également. 1974 est loin ! Les questions des représentations, de la connaissance, de l'éducation nécessitent que le Parlement, et le Sénat en particulier, puisse être une nouvelle force de proposition. Je suis préoccupé par ce que Bruno Belin disait tout à l'heure sur l'ignorance des jeunes filles en matière de contraception. Les jeunes femmes, et les nouvelles générations en général, accusent un déficit de connaissances sur les questions de contraception et d'avortement.

Notre présidente a attiré notre attention sur la nécessité de nous emparer de ces questions sans idéologie. J'ai apprécié ces propos. Notre délégation doit dépasser les idéologies et objectiver le sujet. Nous pouvons par exemple intervenir lors des débats budgétaires. J'ai été premier vice-président d'un conseil départemental durant des années. Oui, le réseau des assistantes sociales de proximité ou les maisons de solidarité ont un rôle à jouer. Or, nous savons tous que les moyens des départements ne leur permettent pas d'être aussi présents qu'ils devraient l'être dans les territoires en matière de prévention et d'accompagnement des personnes « décrochées ». C'est notamment une question de moyens. Je pense que nous pouvons mettre ce sujet à l'agenda de la délégation. La prévention est essentielle. Nous devons également donner une image du Sénat plus en phase avec les questions de société qu'il ne l'était par le passé, bien que des efforts soient réalisés au sein de cette délégation. C'est un nouveau sénateur qui vous le dit ! Nous devons pouvoir affirmer que la diversité sénatoriale inclut une sensibilisation importante sur ces sujets de la part des sénateurs de la République. Nous pouvons être force de proposition, quand bien même des initiatives viendraient de l'Assemblée nationale, comme c'est le cas pour cette proposition de loi, ou de groupes qui ne sont pas nécessairement majoritaires dans les assemblées.

Nous ne pouvons en tout cas pas nous résoudre à ne traiter cette question qu'à travers un sujet très technique. Dans le même temps, nous sommes toujours concernés par des questions d'éthique, comme l'illustre la question du choix du sexe des enfants, et donc d'une forme d'eugénisme. La proposition de loi portant sur le seuil d'âge en matière de crime sexuel constitue également une variante de ces sujets sur lesquels notre délégation, encore plus que d'autres, doit être à l'avant-garde des débats. C'est primordial si nous souhaitons garder le contact avec la population et la confiance de nos concitoyens. Être présents sur ces sujets de société nous permettra de maintenir le lien avec toutes les populations, et de renforcer notre République par l'engagement de notre assemblée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion