Intervention de Martine Filleul

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 janvier 2021 : 1ère réunion
Échange de vues sur la proposition de loi visant à renforcer le droit à l'avortement

Photo de Martine FilleulMartine Filleul :

Je voudrais revenir sur le nombre d'IVG ou de femmes se rendant à l'étranger pour réaliser cet acte. Malgré la relative incertitude des chiffres, le nombre d'IVG reste stable, de même, semble-t-il, que le nombre de femmes traversant nos frontières pour avorter.

J'insiste sur le côté « accidentologie » de la grossesse. Nous pouvons certes faire de la prévention et de l'éducation autant que nous le pouvons, mais il y aura toujours des femmes qui « tombent enceinte » : cette expression est révélatrice. Il y aura toujours une part d'irrationalité, une dimension psychologique dans l'accueil d'une grossesse. S'y ajoutent parfois le déni et les conséquences de cycles menstruels irréguliers. Il y a des femmes qui découvrent qu'elles sont enceintes à un terme relativement avancé. Il faut comprendre la détresse des femmes concernées.

J'aimerais également revenir sur la question du sexe de l'enfant à seize semaines d'aménorrhée. Nous pourrions en effet interroger les échographes comme le suggérait Bruno Belin. Ce serait intéressant, bien sûr. Il me semblerait toutefois également judicieux de nous pencher avec attention sur les propos du Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), auquel participent des sommités médicales et d'autres personnalités éminentes. Selon le CCNE, entre quatorze et seize semaines d'aménorrhée, il n'y a pas d'importantes différences. Cela mérite d'être approfondi...

Enfin, permettez-moi de revenir sur la proposition de Laurence Rossignol concernant la création d'un Institut national de la santé sexuelle et reproductive. Cet organisme aurait pour vocation de parer aux inégalités territoriales et de connaître dans chaque territoire les médecins pratiquant des IVG, mais également d'améliorer l'accès à l'information et à la prévention en matière de santé sexuelle et reproductive. Nous pourrions ainsi disposer d'éléments de réponses à toutes les questions que nous nous posons. Voilà un projet que nous pourrions essayer de valoriser et de porter dans notre assemblée de manière transpartisane.

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