Intervention de Angèle Préville

Réunion du 27 janvier 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique du gouvernement en matière d'écologie

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, nous savons tous que quelque chose ne va pas.

L’année 2020 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrées. Le réchauffement climatique est plus rapide et plus intense que prévu : nous dansons littéralement sur un volcan. Nous assistons aussi au lent déclin de la biodiversité et sommes à l’aube d’une sixième extinction.

Par ailleurs, les polluants continuent à s’accumuler dans la nature, notamment le plastique, véritable bombe à retardement. Les microplastiques sont partout, envahissent l’air, l’eau, les sols, et même les tissus vivants.

Le drame est que nous sommes responsables de ce qui nous arrive. Nous nous dirigeons collectivement droit dans le mur. En effet, nous avons fait si peu, voire même tout le contraire de ce qu’il fallait. Nous en sommes toujours à une logique de « ma voiture est plus grosse que la tienne » ; la consommation de vêtements a bondi de 40 % en quinze ans à peine ; la production de plastiques est exponentielle.

Les citoyens informés sont aujourd’hui prêts à adhérer à des mesures courageuses, comme en témoignent les cent cinquante membres de la Convention citoyenne pour le climat. C’est d’ailleurs l’un des mérites de cette convention de montrer que les citoyens sont prêts à relever le défi climatique.

Le changement climatique est une urgence mondiale selon le sondage du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) paru aujourd’hui.

Alors, n’est-il pas temps d’adresser un discours de vérité aux Français ? N’est-il pas temps de commencer à réparer le monde ? N’est-il pas de votre devoir de dire qu’une ville comme Nantes risque d’être inondée dans les prochaines années, que Toulouse étouffera sous les quarante-cinq degrés à l’ombre l’été, et que nos petits-enfants souffriront d’infertilité si nous ne faisons rien ?

Il est urgent d’empêcher les catastrophes annoncées. Ceux qui subiront les grands dommages liés à notre inaction sont déjà nés. Nous leur devons de rebâtir un horizon commun de civilisation.

Notre politique est-elle à la hauteur pour relever l’un des défis majeurs du siècle ? La stratégie nationale bas-carbone est-elle la feuille de route de tous les ministres ?

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