Intervention de Marie-Pierre Richer

Réunion du 27 janvier 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Désertification pharmaceutique

Photo de Marie-Pierre RicherMarie-Pierre Richer :

Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Monsieur le ministre, je veux vous alerter sur la situation très préoccupante liée à ce que l’on peut qualifier de « désertification pharmaceutique », affectant l’ensemble des officines, mais plus particulièrement celles de nos territoires ruraux.

Ce phénomène, qui accompagne la désertification médicale, aggrave le problème de l’accès aux soins de leurs habitants, notamment les plus âgés. Ces derniers peuvent, de ce fait, éprouver davantage de difficultés pour continuer de vivre à leur domicile, alors que la politique des pouvoirs publics vise à les y maintenir le plus longtemps possible.

Pour y remédier, plusieurs dispositifs sont prévus. Malheureusement, ils ne répondent pas à l’urgence de la situation, qu’il s’agisse des dispositions envisagées dans le cadre du décret relatif aux territoires fragiles, qui autoriseraient l’ouverture d’une officine dans une commune située dans un territoire reconnu comme tel, ou du dispositif permettant la réouverture d’une officine dans une commune qui en disposait déjà dans le passé.

Dans ces deux cas, il est uniquement question de transfert de licence, non de création d’officine. Surtout, ces dispositions ne visent que des communes dans des situations bien spécifiques, ce qui ne règle pas le cas de la plupart des petites communes rurales, les plus nombreuses et les plus exposées à ce phénomène.

De son côté, l’article 95 de la loi du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique, dite ASAP, prévoit la possibilité d’autoriser l’installation d’antennes de pharmacie rattachées à une pharmacie de proximité, dans le cas où la seule officine du village cesse son activité sans avoir trouvé de repreneur.

Cette mesure, que je salue, pourrait prendre la forme de pharmacies « mère-fille », comme je vous l’avais proposé dans une question écrite du 23 juillet dernier, restée à ce jour sans réponse. §Toutefois, sa mise en œuvre pourrait s’étaler sur plusieurs années pour aboutir, dans le meilleur des cas, à un système qui ne serait que provisoire et reste soumis à la décision des agences régionales de santé (ARS), au risque de disparités territoriales manifestes.

C’est pourquoi, monsieur le ministre, j’aimerais connaître les mesures concrètes que vous entendez prendre dans les meilleurs délais, pour mettre fin à cette véritable hémorragie des praticiens de santé que sont les pharmaciens, lesquels, en cette période de pandémie, ont encore montré le rôle et la place indispensables qu’ils occupent dans notre territoire, au service de nos concitoyens.

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