Ce n’est pas une excuse, je le reconnais, mais je crois tout de même avoir signé pas loin de 18 courriers à destination de sénateurs avant de vous rejoindre. Je fais de même chaque semaine §et votre question écrite trouvera donc une réponse ! Je le dis sous le regard vigilant de notre ministre en charge des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, qui est très attentif – à juste titre – à ce que les ministres répondent aux parlementaires.
S’agissant de l’organisation du réseau des pharmacies sur le territoire, vous avez raison de souligner l’importance de ce maillage pharmaceutique. Il est précieux, comme on l’a vu, d’ailleurs, pour la distribution des masques et la réalisation des tests antigéniques, et comme on le verra demain – je l’espère et le souhaite – pour la distribution de vaccins, voire la vaccination.
Les pharmaciens occupent une place de plus en plus importante dans notre système de santé. Ils s’en réjouissent, et je m’en réjouis également, car une réflexion était conduite depuis un certain nombre d’années sur l’évolution de ce métier.
Parfois, il s’agit – et cette remarque annonce la réponse que je vais vous donner – du dernier offreur de soins dans une commune donnée.
En effet, à mesure que l’on regroupe des médecins en maison de santé pluriprofessionnelle, à l’échelle, non pas des communes, mais des intercommunalités, que ce soit en territoire urbain ou rural, certains cabinets médicaux ferment. Auparavant, ils jouxtaient une pharmacie, qui se retrouve donc sans médecin prescripteur à proximité.
C’est pourquoi nous travaillons ardemment, par exemple avec le réseau des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), pour retisser du lien et des partenariats. C’est pourquoi a été votée voilà deux ans – au Sénat aussi, me semble-t-il – la possibilité d’obtenir des prescriptions dérogatoires par des pharmaciens, dans le cadre de protocoles préétablis.
Tout cela vise à conférer aux pharmaciens un rôle toujours plus important d’offreurs de soins à part entière dans notre système de santé et, ainsi, à conforter leur installation.
Au-delà, se posent toutes les questions liées aux dérogations, sur lesquelles je suis fréquemment saisi en tant que ministre de la santé.
Il faut le savoir, un nombre trop important de pharmacies dans un même endroit pénalise l’ensemble des pharmacies. Par ailleurs, le départ d’un médecin, par exemple un médecin regroupé dans une structure collective, a des conséquences sur la pharmacie située à proximité.
Parfois, les pharmacies dans les territoires ruraux connaissent moins de difficultés que celles qui, situées dans des grands quartiers urbains, voient un très grand groupe s’installer et racheter plusieurs officines pour créer une sorte de « super officine ». D’ailleurs, je n’y suis pas, à titre personnel, très favorable ; je crois vraiment à la proximité, à la pharmacie de quartier, avec un pharmacien connaissant bien les patients qui s’adressent à lui. Vous pouvez donc, madame la sénatrice, croire en mon engagement pour conforter son rôle dans la durée.