Je suis désolé, madame la sénatrice Sollogoub, mais je ne peux pas vous laisser tenir de tels propos sur notre action. Je crois que je n’ai plus à démontrer à quel point nous faisons preuve, parfois, d’un grand courage politique pour aider le monde agricole, auquel nous sommes tellement attachés.
Aujourd’hui, nous avons à relever un certain nombre de défis et la mère des batailles – j’enlève ici mon habit de ministre de l’agriculture pour prendre celui d’ingénieur agronome –, c’est la question de l’eau.
Trop souvent, depuis des années, on a mis cette question sous le tapis et nous nous sommes tous perdus dans d’autres sujets concernant le monde agricole. Pourtant, c’est la question essentielle !
Depuis que l’homme est sédentaire, dès que l’on parle gestion de l’eau, on en vient systématiquement à des questions de conflits autour de cet usage. Voilà pourquoi il est beaucoup plus facile de mettre le sujet sous le tapis. Moi, je n’ai pas l’intention de le faire !
Oui, quand il y a ces épisodes de sécheresse, il faut indemniser. Il s’avère que le comité auquel vous faites allusion s’est bien tenu en janvier, mais que les cas étaient si nombreux qu’il a fallu prévoir une deuxième session. Il y a donc eu un comité en janvier, et il y en aura un en février, au sein duquel sera traitée la situation du département de la Nièvre.
Autrement dit, ce n’est plus occasionnel ; c’est récurrent. Voilà la réalité ! Ce n’est pas une question de lourdeur administrative… Moi, je soutiens notre administration. Je peux vous dire que, dans les territoires, des hommes et des femmes se battent pour nos agriculteurs. Cet « administration bashing »est insupportable ; mettons-y un terme !
Au-delà de ces indemnisations, il faut prendre le problème à la racine.
Un, il faut développer les retenues d’eau. C’est difficile, compliqué, et cela demande du courage politique. Cela demande même, mesdames, messieurs les sénateurs, du courage politique aux niveaux national et local, et vous le savez bien !