Intervention de Olivier Véran

Réunion du 3 février 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise sanitaire ii

Olivier Véran :

Monsieur le sénateur Michau, la territorialisation est généralement la règle dans la gestion de la crise sanitaire depuis un an. Ainsi, le 2 janvier, quinze départements ont été placés sous couvre-feu à dix-huit heures, puis une vingtaine d’autres le 11 janvier, parce que la situation le nécessitait. L’évolution de l’épidémie a ensuite justifié que nous appliquions ce couvre-feu à l’ensemble du pays.

Sur le fond, vous avez raison : territorialiser, considérer différemment les régions, ne pas appliquer une règle uniforme avec des contraintes trop lourdes par endroits, c’est évidemment du bon sens. Mais la réalité est plus complexe qu’il n’y paraît. Ainsi, la Dordogne – loin de moi l’idée de pointer du doigt ce magnifique département, encore moins d’inquiéter ses habitants – connaît cette semaine une hausse de 53 % des cas, alors qu’il s’agit plutôt d’un territoire semi-rural. Je pourrais prendre aussi l’exemple du Tarn-et-Garonne ou de la Corse, deux territoires où le virus est en train de progresser.

De même, lorsque je me suis entretenu le 24 décembre dernier avec les présidents des conseils départementaux et régionaux, les responsables d’ARS et les préfets des régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, tous constataient que les contaminations touchaient avant tout des personnes âgées dans les parties les plus rurales de ces régions.

S’il existait une règle simple permettant d’identifier par avance les endroits où le virus va principalement circuler, croyez bien que nous l’appliquerions, afin d’éviter des contraintes à l’ensemble des Français.

Par ailleurs, la concertation est la règle. J’étais présent lorsque le Premier ministre a reçu l’ensemble des présidents de groupes parlementaires et d’associations d’élus la semaine dernière. Nous essayons toujours de tracer nos mesures au cordeau.

Lorsqu’il a fallu confiner, les taux d’incidence étaient supérieurs aux seuils d’alerte sur tout le territoire national et la dynamique épidémique partout présente. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, raison pour laquelle le Président de la République nous a invités à nous mobiliser encore plus ensemble pour nous donner une chance d’éviter une situation épidémique qui nécessiterait l’application de mesures nationales que ni vous ni nous ne souhaitons.

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