Intervention de Florence Lassarade

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 7 janvier 2021 à 9h05
Point de situation sur la mise en oeuvre de la stratégie vaccinale

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

Cette semaine nous avons auditionné le professeur Alain Fischer et Clément Lacoin, qui, au cabinet du ministre, supervise la task force. Dans les conclusions du rapport du 15 décembre, nous avions souhaité que les soignants de plus de 50 ans soient vaccinés, et le Gouvernement est allé dans le sens de cette recommandation.

Nous avions aussi souligné que le Royaume-Uni avait probablement payé plus cher les vaccins. Effectivement, il les a payés trois fois plus cher que l'Union européenne, afin de les obtenir rapidement.

En France, la crainte porte sur le variant britannique. Une course de vitesse s'engage, et l'on espère que les vaccins actuels sont efficaces sur le variant, ce qui semble vrai à ce stade. Une double question de stratégie et de vitesse se pose. Le professeur Fischer a souligné que le vaccin Moderna semble être efficace pour prévenir la transmission du virus, ce qui est une bonne nouvelle. 97 centres hospitaliers ont reçu des doses de vaccins et elles seront distribuées dans 600 centres de vaccination, sachant qu'il y a 14 000 établissements à livrer. Cela pose donc un problème considérable de logistique. Les médias amplifient la question de la lenteur, mais il y a un réel sujet de logistique.

La deuxième dose de vaccin suscite aussi des questions. La Haute Autorité de santé (HAS) voulait sécuriser la deuxième dose au moment de la première injection ; cependant, la seconde injection peut intervenir entre 3 et 6 semaines après la première, semble-t-il, sans que cela ne nuise trop à l'efficacité de la vaccination.

Les livraisons de Pfizer arriveront à raison de 500 000 doses par semaine en janvier.

Le protocole produit pour les directeurs de maisons de retraite repose surtout sur 4 questions très simples que devra poser le médecin-vaccinateur : « Avez-vous eu la Covid-19 dans les trois mois précédents ? » ; « Avez-vous reçu le vaccin anti-grippe dans les trois semaines précédentes ? » ; « Avez-vous de la fièvre ? » ; « Faites-vous des allergies graves ? » Des réponses négatives permettront de vacciner. Voilà pour le volet médical.

En matière de logistique, on espère que le dispositif national se décline de manière adéquate sur le terrain. À titre personnel, le défaut de coordination entre les agences régionales de santé (ARS) et les préfectures m'étonne, mais c'est un problème plus politique que logistique. Il faut garder la tête froide, les choses sont lancées ; il y a une forte dimension logistique pour le vaccin de Pfizer, car 16 millions de doses vont être livrées. Le vaccin de Moderna suivra avec 7 millions de doses et les autres vaccins arriveront ensuite. À l'échelon du bloc communal, va-t-on laisser les élus mettre en place des vaccinodromes ? Cela me paraît primordial. Le directeur général de l'ARS m'a indiqué que cela serait possible dans la phase 2.

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