Madame la ministre, Bordeaux et sa métropole font face à l’explosion de l’insécurité et de la délinquance. C’est un fait.
Nous sortons peu à peu du déni pour prendre toute la mesure d’une situation jusqu’alors inconnue dans la Belle Endormie, désormais tout à fait réveillée, pour le meilleur comme pour le pire.
Les causes sont multiples : professionnalisation des réseaux, notamment de stupéfiants, antagonismes entre quartiers, arrivée massive de mineurs non accompagnés (MNA). J’aurai d’ailleurs l’occasion d’évoquer ce dernier sujet ce soir dans ce même hémicycle.
Face à ces phénomènes convergents, j’ai souhaité immédiatement mettre en avant le rôle central des compagnies républicaines de sécurité (CRS), uniques dans la doctrine française du maintien de l’ordre, aussi bien lors de manifestations qu’au quotidien sur le terrain. À ce jour, Bordeaux reste la seule grande ville française à ne pas disposer d’une unité de CRS à demeure et de façon pérenne, dans le cadre du plan national de sécurité renforcée.
Pourtant, les CRS disposent d’un savoir-faire adaptatif qui conviendrait parfaitement pour assurer la sécurité de certains quartiers bordelais.
Par exemple, alors que la municipalité se refuse toujours à augmenter le nombre de caméras de vidéoprotection, les CRS pourraient déployer des systèmes autonomes de retransmission d’images pour la sécurisation d’événements. Ils sont dotés également d’un matériel que n’ont pas les autres corps de la police nationale, encore moins la police municipale, qui n’a pas de moyens adéquats.
Je suis la première à réclamer des CRS supplémentaires à la frontière espagnole, spécifiquement pour les MNA, et à sensibiliser sur la nécessité de maintenir des effectifs de maîtres-nageurs sauveteurs des CRS sur nos plages du littoral durant la saison estivale. Nous ne pouvons plus aujourd’hui, en France, raisonner à effectifs constants.
Le renforcement de la dotation en CRS de la direction zonale Sud-Ouest est une absolue nécessité et passe par la création d’une unité nouvelle. La demi-unité déployée depuis octobre, au détriment d’autres villes françaises, qui, elles aussi, en ont besoin, n’est pas pérenne. Il faut passer à la vitesse supérieure, madame la ministre. En rester à une demi-unité à Bordeaux, ce serait institutionnaliser la demi-mesure, ce que nous ne pouvons plus nous permettre face aux problèmes que nous subissons au quotidien.
Madame la ministre, vous devez prendre en urgence une décision forte, à la hauteur des enjeux !