Intervention de Daniel Gremillet

Commission des affaires économiques — Réunion du 10 février 2021 à 9h00
Audition de M. Jean-Bernard Lévy président-directeur général d'edf

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

Justement, laissez-moi aller au bout de ma question. Vous avez dit, et RTE l'a indiqué également, qu'avant 2023 nous ne pourrons guère augmenter la production d'énergie électrique. Le risque existe, donc. Certes, la situation de pandémie ralentit quelque peu - hélas ! - notre activité, qu'il s'agisse d'industrie, des restaurateurs, ou de toutes les activités consommatrices d'énergie, souvent électrique. Mais nous espérons tous en sortir avant 2023. Et, pour développer l'emploi, la France veut relocaliser des activités industrielles de production. Cela accroîtra les besoins énergétiques. Or, dans plusieurs territoires, ce sera chose faite avant 2023. Certaines entreprises sont déjà lauréates de concours financiers du plan de relance et des régions : c'est en cours. Serons-nous prêts ?

Sur les concessions hydrauliques, j'avais pensé que la France pouvait dire à la Commission européenne, comme l'Allemagne : c'est comme cela ! Apparemment, ce n'est pas possible. Nous allons donc vers une adaptation, qui n'est pas sans susciter d'inquiétudes. Vous avez rappelé l'importance du sujet pour les territoires. Au Sénat, nous sommes très attachés à la souveraineté de notre production énergétique. Pourrez-vous nous donner la liste des concessions concernées ?

J'en viens à l'impact de la loi « Énergie-Climat » sur les activités d'EDF. En application de cette loi, quatre centrales à charbon fermeront d'ici 2022, et quatorze réacteurs nucléaires seront arrêtés d'ici 2035. Le projet de reconversion Ecocombust, qui vise à faire passer la centrale de Cordemais du charbon à la biomasse, a-t-il progressé ? Comment se prépare le démantèlement des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, arrêtés en mars et juin 2020 ?

À l'inverse, comment EDF entend-elle tirer profit des incitations en faveur des énergies renouvelables prévues par la loi « Énergie-Climat », en particulier en matière d'hydroélectricité, d'éolien en mer et d'hydrogène bas-carbone ? Ses investissements dans ce domaine ont-ils été affectés par la crise de la Covid-19 ?

Que pensez-vous de la révision des contrats d'achat des installations photovoltaïques de plus de 250 kilowatts adoptée par le Gouvernement dans le cadre de la loi de finances pour 2021 ? Les projets d'éolien en mer sont-ils confrontés à des difficultés de mise en oeuvre, à l'instar de celui de Dunkerque, qui fait l'objet d'un conflit avec la Belgique ? Avez-vous un avis sur l'ordonnance, en cours d'élaboration, relative à l'hydrogène ? La CRE a invité à ne pas distinguer entre hydrogène nucléaire et hydrogène renouvelable dans le soutien apporté par la filière. Enfin, quid de la « taxonomie verte » en cours de négociation, qui semble favoriser l'éolien et le solaire par rapport à l'hydroélectricité et au nucléaire ?

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