Le relief joue en effet un rôle important pour distinguer les différents espaces peu denses. Ainsi, une vallée alpine avec une station de ski aura une problématique de mobilité très différente de celle d'un espace sans activité touristique. Les cas sont multiples, d'où l'intérêt de disposer de bouquets de solutions et d'une ingénierie adaptée.
La LOM a le mérite d'encourager l'organisation des mobilités par bassins de mobilité, qui s'arrêtent rarement au périmètre administratif des intercommunalités. Cela peut constituer un avantage pour les espaces ruraux.
J'insiste sur un point important : lorsque les politiques publiques n'existent pas, on observe souvent plus de solidarité. Malheureusement peu de travaux s'intéressent à la manière de stimuler ce lien social. Le service public ne doit pas empêcher ces relations directes entre les habitants, qui sont un avantage pour les territoires.
Sur le transport à la demande, il convient d'être très prudent. Il existe des systèmes très efficaces de transport à la demande, mais d'autres peuvent être davantage des outils de communication, peu efficaces et très coûteux, qu'il conviendrait de fermer. Les habitants choisissent les solutions les plus efficaces. Les technologies aideront certainement à apporter les bonnes réponses, notamment à travers des types de véhicules nouveaux et diversifiés.
Une étude récente a montré que, lorsque les règles sanitaires sont respectées, il n'y a pas davantage de risques à utiliser les transports collectifs. Il est néanmoins vrai que le covoiturage a connu un vrai reflux avec la crise.
Concernant les nouveaux véhicules, les constructeurs travaillent activement à proposer des solutions nouvelles et croient à l'avenir des véhicules partagés mais une révolution culturelle parallèle est indispensable.
Je partage l'idée qu'il est essentiel d'organiser les déplacements pour les navetteurs à partir des lieux de travail. Une expérience est actuellement menée dans une entreprise qui rémunère un de ses salariés pour assurer le transport de ses collègues dans un minibus. D'autres exemples existent, notamment dans la sphère hospitalière.
Le constat de la non-utilisation du ramassage scolaire illustre la nécessité d'encourager des changements de pratiques. Les liaisons scolaires pourraient aussi servir à transporter d'autres types de passagers.
Je voudrais enfin souligner l'essor de la livraison à domicile dans les espaces denses alors que, dans les espaces peu denses, de tels services sont aujourd'hui impossibles. Une réflexion doit donc aussi être engagée sur la logistique afin de permettre un bon niveau de service pour les habitants de tous les espaces.