Intervention de Florence Parly

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 janvier 2021 à 16h35
Opération barkhane — Audition de Mme Florence Parly ministre des armées

Florence Parly, ministre :

Permettez-moi de vérifier ce point et de revenir vers vous ultérieurement.

La question est grave, et il nous faut forcer le rythme pour faire face à la multiplication des IED. Dans le courant de l'année 2021, nous serons en mesure de présenter un certain nombre d'innovations pour améliorer la protection de nos forces, mais il faudra ensuite les déployer, ce qui est toujours plus difficile.

J'estime qu'il est nécessaire de communiquer davantage sur nos résultats au Sahel. Un an après le sommet de Pau, la situation sécuritaire s'est améliorée. La concentration des forces dans la zone des trois frontières a permis d'entamer significativement les capacités des groupes armés terroristes, en particulier l'État islamique au Grand Sahara. Par ailleurs, les forces armées locales ont beaucoup progressé. Les opérations Bourrasque et Éclipse reposent pour la moitié de leurs effectifs sur les forces armées locales.

Paradoxalement, les commentateurs semblent juger que rien ne fonctionne. Il me semble pourtant que les Français dans leur ensemble soutiennent nos militaires parce qu'ils ont conscience qu'ils contribuent à les protéger. Le Mali n'est pas l'Afghanistan, et nous ne sommes pas englués dans une guerre éternelle. Le sommet de N'Djamena devrait permettre de dresser un bilan avec nos partenaires sahéliens et européens. C'est notre mission que de contribuer à faire connaître ces avancées.

J'en viens aux moyens déployés pour avoir une meilleure compréhension du théâtre d'opération. Nous faisons du renseignement humain et du renseignement technique à la fois terrestre, aérien et par voie spatiale. Le renseignement fait partie des moyens permettant de prévenir un certain nombre de tentatives d'attaque par IED. Enfin, dans le cadre des innovations que j'ai évoquées, nous travaillons également sur des solutions d'imagerie radar.

Les avions légers de surveillance et de reconnaissance seront prochainement déployés sur le théâtre. Ces moyens sont complétés par des drones qui ne font pas que de la frappe, mais également de la reconnaissance.

S'agissant de la discussion avec la partie adverse, les choses ont été dites clairement par le ministre de l'Europe et des affaires étrangères lorsqu'il s'est rendu au Mali pour nouer le premier contact avec les nouvelles autorités maliennes. Nous savons que notre adversaire au Sahel n'est pas homogène, mais qu'il s'agit de combattants dont certains ont été manipulés ou embrigadés et qui souhaitent retrouver toute leur place dans leur pays d'origine. En revanche, avec les groupes terroristes qui se réclament d'Al-Quaïda ou de Daech, le dialogue n'est pas possible. Il nous faut donc revenir à la mise en oeuvre des accords d'Alger.

L'engagement des forces américaines, notamment en matière de renseignement, est plus fort que jamais. Nous bénéficions ainsi d'une masse d'informations. Nous souhaitons obtenir de la nouvelle administration américaine l'assurance que ces moyens seront prolongés, voire renforcés, mais à ce stade je n'ai aucune certitude.

Je vous remercie pour votre soutien à nos militaires et à l'action de la France.

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