Je m'associe à l'hommage à nos soldats. Toutefois, je ne partage pas votre analyse qui reste, selon moi, marquée par une cécité sur l'impasse politique de la situation au Sahel. Les pays continuent à se désagréger, ce qui complique l'émergence d'une solution politique, pourtant indispensable pour mettre un terme au terrorisme. Tous les pays où l'on a fait la guerre au djihadisme - Afghanistan, Libye, Syrie, etc. - sont en lambeaux. Les djihadistes profitent de cet engrenage de violences et leur recrutement ne se tarit pas, car la guerre nourrit de nouvelles formes d'engagement, qui n'ont pas de motif religieux à la base. Cela nous avait été dit par un chercheur lors de son audition en commission. Quels sont les coûts de Barkhane ? Nous engageons des moyens disproportionnés dans une guerre asymétrique pour des résultats limités. Nous ne pourrons continuer longtemps ainsi. Comment chiffrez-vous les pertes humaines pour les populations ? Combien de déplacés à cause de la guerre ? Inversement, on peine à voir les moyens consacrés au développement. N'est-il pas temps de définir un agenda de retrait ? Paradoxalement, cela inciterait les acteurs à rechercher une solution politique.