L’article qui a été supprimé par la commission des affaires sociales du Sénat remettait en cause le rôle pivot du médecin traitant.
J’entends bien ce que dit Mme Apourceau-Poly – une sage-femme devrait pouvoir adresser directement sa patiente à un médecin spécialiste –, mais, si l’on en décide ainsi, l’année prochaine, les infirmières nous réclameront la même chose, puis, l’année d’après, les rhumatologues nous demanderont pourquoi ils ne pourraient pas adresser directement leur patient ayant une dermatose à un dermatologue ou à un neurologue…
Bref, nous nous retrouverons dans la même situation qu’il y a dix ou quinze ans : les patients iront voir trente-six médecins différents et obtiendront autant d’ordonnances ; et le médecin généraliste, le médecin pivot, se retrouvera dans une situation que j’ai personnellement connue, lorsque l’un de mes patients était allé voir, au cours de la même journée, son cardiologue et son rhumatologue et avait fait, deux jours plus tard, une hépatite toxique…
Je le regrette, mais je ne suis pas d’accord. Laissons au médecin généraliste le rôle de médecin pivot ; point final.