Intervention de Sébastien Meurant

Réunion du 2 mars 2021 à 14h30
Dette publique à l'aune de la crise économique actuelle — Débat interactif

Photo de Sébastien MeurantSébastien Meurant :

Il n’y a pas d’argent magique, disait le Président de la République. Pourtant, la dette publique explose, conséquence de la lâcheté des gouvernements successifs qui ont délaissé depuis des décennies l’art difficile des choix politiques.

Récemment, de beaux esprits se gargarisaient de vains espoirs. « Il ne sera pas nécessaire de rembourser la dette », nous disaient-ils, « ou, même s’il faut la rembourser, les taux négatifs ou faibles rendront l’opération indolore ».

Mais elle ne le sera assurément pas pour tout le monde ! Il faudra bien rembourser cette dette, et cela passera soit par une hausse des impôts, soit par l’inflation – bref, par une spoliation des Français, notamment des épargnants, qui sont pourtant le véritable moteur de la croissance. Sans épargne, pas d’investissement ; sans investissement, pas d’emploi durable et productif !

Parallèlement à l’utopie d’une dette jamais remboursée se développe aussi celle d’un revenu universel. Là encore, revenons aux fondamentaux. Un revenu est toujours lié à un travail, soit un travail actuel rémunéré, soit un travail ancien qui a permis d’accumuler un capital.

Nous vivons dans un monde qui semble totalement virtuel, où l’investissement privé est déconnecté de l’épargne, l’investissement public déconnecté de l’effort fiscal, le revenu déconnecté du travail !

À l’heure où les mots « développement durable » sont sur toutes les lèvres, nous pouvons dire, sans risque d’être contredit, que ce modèle de développement ne l’est pas. Il est temps, mes chers collègues, de revenir à la raison et de réapprendre à gérer, comme l’on disait naguère, « en bon père de famille ». Le monde réel est brutal. Si nous ne revenons pas au bon sens, d’autres nous y contraindront.

Cessons de croire qu’une chose ne coûte rien sous prétexte que « c’est l’État qui paye », comme disait M. Hollande, ou que l’on peut mener des politiques « quoi qu’il en coûte », comme le prétend aujourd’hui son brillant disciple.

Monsieur le ministre, vous n’avez pas la maîtrise de la politique monétaire. Que ferez-vous si les taux repartent à la hausse ?

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