C’est pourquoi une attention particulière doit leur être portée.
Je retiens de ce débat que, pour préparer l’avenir, nous devrons prendre en compte trois contraintes.
La première est bien sûr la contrainte écologique. Il nous faut amorcer une transition et faire évoluer massivement les mobilités dans le sens de la décarbonation.
La deuxième est la contrainte numérique. De nombreuses innovations dans le domaine des mobilités reposent sur le numérique, nous l’avons mesuré ce soir. Il est donc impératif que la couverture numérique de notre territoire soit complète. Soyez assurés que l’Ardéchois qui vous parle mesure jour après jour le chemin qu’il reste à parcourir.
La troisième est la contrainte organisationnelle. La LOM prévoit que tout le territoire sera couvert par une autorité organisatrice de la mobilité à compter du 1er juillet prochain. C’est une chance pour permettre la conception de services adaptés aux spécificités des territoires – de tous les territoires. Encore faut-il que les acteurs locaux s’en saisissent pleinement et soient accompagnés. Des moyens humains, financiers, d’ingénierie territoriale seront nécessaires pour mettre en place des services efficaces et innovants.
Ces contraintes étant prises en compte, monsieur le secrétaire d’État, huit scénarios sont présentés dans le rapport de notre délégation. Ils sont très éclairants sur la manière dont on peut envisager à l’horizon de vingt ans l’évolution des mobilités dans les espaces peu denses. Pour ma part, j’en tire trois conclusions.
La première est que le statu quo n’est pas possible. Il ferait même peser un risque certain sur l’attractivité des territoires concernés.
La deuxième est qu’offrir une palette de solutions variées et adaptées doit être l’ambition des acteurs territoriaux de la mobilité. L’avenir reposera assurément, de plus en plus, sur des offres multiples, conçues au plus près des besoins du terrain et des pratiques locales.
La troisième, et c’est un aspect très enthousiasmant, est que la mobilité de demain pourra s’appuyer sur les initiatives de plus en plus nombreuses de nos concitoyens. Que ce soit dans un cadre professionnel ou associatif, organisé ou spontané, expérimental ou en voie de régulation, l’appropriation des outils des mobilités partagées est une réalité sur laquelle nous pourrons miser.
Comme le disait Pierre Massé, grand commissaire au Plan, « Le regard sur l’avenir est le premier temps de l’action ». C’est pourquoi la délégation à la prospective a voulu que ce débat ait lieu ce soir. Nous sommes convaincus, et nous le disons avec force, que c’est bien dès aujourd’hui que l’on doit commencer à préparer l’avenir des mobilités dans nos campagnes. Nous espérons que vous aurez entendu ce message, monsieur le secrétaire d’État.
La délégation à la prospective continuera de porter son regard sur l’avenir, de réfléchir aux transformations de la société et de l’économie, pour, conformément à sa mission, en informer le Sénat.