C'est à juste titre que l'on parle de liens historiques entre nos deux pays. Nos deux États-nations ont pour référence des révolutions, et notre révolution de 1821 s'est inspirée des idéaux de la Révolution française. Mais nos liens vont bien au-delà de l'histoire, nous avons des intérêts communs, une vision commune, nous souhaitons ensemble un approfondissement de la construction européenne, sa démocratisation et un renforcement de sa dimension sociale - à cet égard, je parle au nom d'un pays qui a connu les conséquences des mémorandums d'austérité.
C'est pourquoi des rencontres telles que la nôtre - mais aussi lorsqu'elles se produisent dans un cadre multilatéral, comme y invitait notre ancien premier ministre Aléxis Tsípras - sont utiles. L'Union européenne doit pouvoir parler haut et fort, et d'une seule voix. On ne peut s'en remettre aux seules forces économiques et financières, celles qu'incarne surtout l'Allemagne. L'Europe doit conduire sa propre politique étrangère, avoir plus d'autonomie, se doter d'une véritable défense européenne, être autonome par rapport à l'OTAN, bref, être souveraine et considérer ses propres frontières en tant que telles, notamment vis-à-vis de la Turquie. Nous devons apporter aux questions migratoires, qui ne sont pas nationales, des solutions européennes. Enfin, il faudra renforcer la communication entre nos assemblées respectives dans la perspective d'une Europe plus sociale et démocratique.