Intervention de Georgios Koumoutsakos

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 février 2021 à 16h30
Audition de la commission de la défense nationale et des affaires étrangères du parlement grec

Georgios Koumoutsakos :

Je ne reviendrai pas sur la relation stratégique entre la France et la Grèce. Je vais parler de l'amitié de longue date qui nous lie, nous sommes tous guidés par cette boussole. J'appartiens à la génération de l'après-dictature, de la démocratie, à cette génération qui a été nourrie par l'exemple de notre ancien président qui, avec M. Giscard d'Estaing, a pu faire de la Grèce un membre à part entière de l'Union européenne. J'adhère donc pleinement au slogan « Grèce - France - Alliance ». Je perçois ainsi mes orientations comme guidée par des questions culturelles et d'histoire européenne.

Notre amitié plonge ses racines dans les années 1970. En 1975, la Grèce a accueilli une grande personnalité française amie de la Grèce, et c'était précisément à une époque où il y avait de très nombreux problèmes avec la Turquie en raison, justement, de l'invasion de l'armée turque à Chypre. La présence de M. Giscard d'Estaing a alors marqué cette solidarité. Presque cinquante ans plus tard, ce geste de solidarité a été réitéré par la France devant les provocations de la Turquie et les tensions que celle-ci a engendrées en Méditerranée orientale.

Nous ne sommes pas ingrats, et avons signé l'accord d'acquisition des Rafale. La signature de ce contrat est importante, y compris sur le plan politique : c'est une décision franco-hellénique en faveur de la stabilité dans la région de la Méditerranée. D'ailleurs, le jour où cet accord a été signé était le jour de l'ouverture du nouveau cycle de discussions exploratoires avec la Turquie.

Je le répète : nous ne sommes pas ingrats, vous pouvez considérer la Grèce comme un allié, et le peuple grec se considère comme tel vis-à-vis du peuple français. Cette alliance et cette amitié doivent couvrir de nombreuses facettes : le tourisme, la culture, les questions d'immigration. Ainsi, monsieur le président, il est temps, selon moi, que l'amitié stratégique entre la Grèce et la France prenne un tour plus officiel, avec par exemple des canaux de communication privilégiés entre nos ministères. Ce sont aujourd'hui les secrétaires généraux respectifs des ministères des Affaires étrangères qui suivent nos relations, mais je pense qu'au regard de l'enracinement de notre amitié, il faudrait en renforcer l'expression au niveau institutionnel.

Un mot à propos de l'immigration : il y a à peu près un an, nous nous sommes prononcés sur un programme en six points. Il était clairement établi que la France était prête à accueillir 900 mineurs soit non accompagnés, soit en difficultés familiales - voilà une autre expression de solidarité.

Je voudrais conclure sur le bicentenaire de notre indépendance et de la création de l'État grec moderne que nous allons fêter. Il serait peut-être intéressant de prévoir pour le mois de mars une réunion entre nos commissions respectives avec pour thématique la liberté. C'est un pilier de notre identité, aujourd'hui et demain. Je pourrais encore parler longtemps, mais je peux aussi me résumer en six mots : Vivre la Grèce ! Vice la France !

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