Monsieur le sénateur Bonnecarrère, votre question porte sur les négociations actuelles de la politique agricole commune, notamment des divers aspects de soutien à la filière de l’élevage, singulièrement celle du secteur ovin. Cette filière est, à mes yeux – je reprendrai à mon compte les mots que vous avez prononcés –, un secteur d’intérêt national, avec une demande de plus en plus forte de nos consommateurs à l’égard de cette belle viande et avec des défis. Vous avez ainsi rappelé le Brexit et l’on pourrait également mentionner les différentes discussions à l’échelon international sur les accords commerciaux, que vous avez bien en tête.
Quel est le calendrier de la politique agricole commune ? Nous ouvrons, à partir de maintenant, les discussions avec l’ensemble de la représentation des filières agricoles. Cela durera entre deux et trois mois, afin de finaliser, d’ici au printemps, une position globale, que j’arbitrerai, pour transmettre à la Commission européenne, d’ici à l’été, la feuille de route, c’est-à-dire le plan stratégique national détaillant l’ensemble de ces dispositifs.
Par conséquent, il est trop tôt pour répondre précisément à votre question, dans la mesure où nous ouvrons actuellement les discussions.
Toutefois, voici ce que je peux d’ores et déjà vous dire. D’abord, le secteur ovin est – je l’ai dit en guise d’introduction – particulièrement important pour sa viande. Ensuite, au-delà de cet aspect, il est crucial pour l’attrait et la plus-value qu’il donne à beaucoup de nos territoires ; c’est très important. Enfin, il se situe souvent dans des territoires qui disposent d’autres appuis, du fait de difficultés territoriales ; je pense par exemple à l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN), que vous connaissez si bien, monsieur le sénateur.
Ainsi, la politique agricole commune doit, selon moi, prendre en compte toutes ces spécificités, ainsi que la question de la souveraineté. Ensuite, l’ensemble des critères de cette politique doit décliner la vision que je viens d’évoquer. Il y a, pour cela, la question des aides couplées, celle de l’ICHN ou encore celles du volet redistributif et de la convergence. Bref, il y a beaucoup d’indicateurs et, soyez-en assuré, monsieur le sénateur, nous ferons cela avec méthode, en tenant compte de la spécificité et la souveraineté liée à ces élevages qui me sont très chers.