Monsieur le sénateur Théophile, vous le savez, l’arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) concernant les masseurs-kinésithérapeutes, conclu entre la France et le Québec en 2011, établit des procédures destinées à faciliter les échanges de professionnels entre les deux territoires.
Il permet aux masseurs-kinésithérapeutes français d’aller plus facilement exercer au Québec et réciproquement pour les physiothérapeutes et les thérapeutes en réadaptation physique québécois. Il prévoit notamment la mise en place de mesures de compensation pour combler les différences substantielles entre ces professionnels, que ce soient en termes de formation ou de champ de pratique.
À la suite de la réingénierie du diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute en France, organisé en une année d’études communes aux études de santé suivie de quatre ans d’études de masso-kinésithérapie, des discussions se sont tenues entre les autorités québécoises et françaises en vue de réviser les termes de l’arrangement de reconnaissance mutuelle. L’idée était, vous le comprenez bien, d’ajuster les mesures de compensation en fonction des modifications apportées au programme français.
Des travaux ont été engagés mais des désaccords entre les parties n’ont pas permis l’actualisation de l’ARM, conduisant à empêcher la bonne application de l’arrangement de reconnaissance mutuelle conclu en 2011.
Cette question est donc bien connue et débattue depuis plusieurs années. Le comité bilatéral de l’entente, qui pilote l’arrangement de reconnaissance mutuelle a souhaité, en 2019, constituer un groupe de travail réunissant l’ordre français des masseurs-kinésithérapeutes et l’ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, ainsi que les représentants des ministères français et québécois chargés de la santé.
Force est de constater que cette initiative n’a, à ce jour, pas permis aux négociations d’aboutir, malgré l’intervention des ministères et du comité bilatéral de l’entente.
Le ministère français des solidarités et de la santé engagera, dans les prochaines semaines, une relance des discussions, afin de faciliter la recherche d’un compromis entre les ordres et la négociation d’un avenant à l’ARM existant, qui permettrait aux professionnels de reprendre les échanges entre la France et le Québec.
À ce stade, il est prématuré de définir les termes éventuels d’un tel accord, mais le ministère veillera au maintien d’un équilibre dans les mesures compensatoires proposées. Il informera bien évidemment la représentation nationale des avancées sur ce sujet.