Madame la ministre, dans la nuit du 11 janvier 2021, les pompiers sont appelés à Saintry-sur-Seine pour éteindre un incendie ayant touché quatre véhicules, dont deux appartenant à des agents municipaux.
À cette occasion, ils découvrent de très nombreux tags sur les murs de la mairie et ceux de l’école du Parc. Les insultes et menaces de mort taguées visent directement le maire, Patrick Rauscher, nouvellement élu en 2020.
En novembre 2020, c’était Aurélie Gros, maire du Coudray-Montceaux, et Baptiste Ollivon, l’un de ses adjoints, qui étaient pris pour cibles avec, là encore, des tags d’insultes sur des panneaux municipaux et des arrêts de bus ainsi que des dégradations de véhicules. Bien d’autres encore, comme, dernièrement, les élus de Corbeil-Essonnes, ont été la cible de telles attaques.
L’autorité est contestée, voir combattue. La démocratie est remise en cause. Le Gouvernement, auquel vous appartenez, madame la ministre, emploie couramment, pour qualifier ces actes, le terme d’« incivilités ».
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Albert Camus. Ce malheur pour nous en Essonne, aujourd’hui, c’est l’incroyable message de faiblesse que vous adressez aux fauteurs de troubles. Il est grand temps de prouver à ceux qui commettent ces actes qu’ils seront poursuivis sans relâche et qu’ils seront condamnés comme il se doit.
Avec le dernier avatar de Mme la Défenseure des droits, les « zones officielles de non-contrôles d’identité », nous touchons le fond ; une telle déconnexion de la réalité est criminelle.
Madame la ministre, à l’instar de ceux de la justice, les effectifs de police et de gendarmerie sont notoirement insuffisants en Essonne pour faire face à la montée de la violence.
Qu’envisagez-vous sérieusement de faire, au-delà de simples renforts ponctuels qui ne règlent les choses que jusqu’à ce que les caméras se détournent ?