S'agissant de ces témoignages que nous allons mettre en ligne car ils sont passionnants, je retiens l'intérêt des étudiants pour la démarche initiée par le Sénat qui valide notre initiative.
La plupart des témoignages vont dans le sens que vous décriviez. Quelques expressions fortes sont à retenir : « je suis épuisé », « la situation est juste horrible », « je suis déprimé », « je n'y arrive plus », « je lâche prise », « on nous envoie au casse-pipe » - cela revient à plusieurs reprises -, « ce qu'on fait n'a plus de sens », « n'a plus de valeur », « à quoi ça sert ? »... De grosses angoisses ressortent quant à la valeur qui sera accordée par les futurs employeurs, et dans la vie professionnelle, à la qualité des diplômes délivrés pendant cette période si particulière. On sent qu'ils sont déjà dans l'après-crise, et se demandent ce que vaudront les années d'université 2020-2021 sur le marché de l'emploi. C'est une question à laquelle il est très difficile de répondre.
En ce qui concerne les examens, beaucoup d'étudiants nous disent qu'ils se sont bien passés, car les modalités en ont été un peu arrangées. Un témoignage, que je ne lirai pas dans son intégralité dit en substance : « on nous a demandé de travailler comme si on était dans une salle alors que ce n'était pas le cas ». Ce que vous nous dites sur le niveau des examens est sans doute vrai, mais il faudra regarder dans le détail : il y a quand même eu quelques aménagements, des aides à la maison. Ce bilan positif peut être relativisé.
Ces témoignages montrent que les étudiants ont l'impression d'avoir été désemparés et oubliés pendant très longtemps.