Malgré le report de la construction de 6 nouveaux EPR, le soutien apporté à la filière nucléaire par le Président de la République lors du discours du Creusot, en décembre dernier, est sans équivoque : « Notre avenir écologique et énergétique passe par le nucléaire. » Nos collègues s’insurgent contre le rapport commandé par le Gouvernement à RTE et à l’Agence internationale de l’énergie afin d’étudier la faisabilité technique d’un mix électrique avec un très haut niveau d’intégration d’énergies renouvelables. Huit scénarios principaux sont à l’étude, avec une pondération du nucléaire située entre 0 % et 50 % à l’horizon 2050.
Nous considérons que cet exercice de prospective est utile, car il permettra d’anticiper les obstacles techniques, financiers, environnementaux ou sociaux à venir pour notre pays. Il nous apparaît indispensable pour orienter les acteurs du secteur de l’énergie et leurs investissements. Ne pas le faire serait irresponsable.
S’il est vrai qu’il faut veiller à ne pas tomber en situation de pénurie énergétique et qu’il est nécessaire de décarboner notre mix énergétique, d’autres variables, loin d’être négligeables, sont absentes de l’équation établie par la proposition de résolution : la montée en puissance des énergies renouvelables, les économies d’énergie et le développement du stockage de l’énergie.
Il faut donner un coup d’accélérateur aux énergies renouvelables, devenues désormais compétitives. Paradoxalement, les recours contre les parcs éoliens ou photovoltaïques se multiplient partout. Voilà quelques semaines, dans mon département de l’Hérault, une décision de justice a été rendue à la suite de l’action d’une association dite environnementale contre un parc éolien. Ce dernier a été condamné à la destruction. L’émergence des éoliennes en mer se trouve également embourbée en raison d’une multitude de recours.