Intervention de Françoise Dumont

Réunion du 24 mars 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Numéro d'appel d'urgence unique européen le 112

Photo de Françoise DumontFrançoise Dumont :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adressait à M. le ministre de l’intérieur.

Madame la ministre déléguée, vous le savez, hors période covid-19, chaque jour, les sapeurs-pompiers de France reçoivent en moyenne, 11 700 appels, et le service d’aide médicale urgente, le SAMU, en reçoit près de 2 500. Sur ce nombre, on estime que, dans plus de 30 % des cas, la réponse apportée consiste seulement en une information ou en un conseil médical. Ainsi, en période normale, presque un appel sur trois sature les plateformes, déjà sous forte tension.

Cette situation n’a fait que s’accroître l’année dernière, avec des temps d’attente pouvant atteindre, pour un appel d’urgence au SAMU, jusqu’à quarante-cinq minutes, comme l’avaient dénoncé les syndicats de pompiers et ceux de médecins généralistes, en juin 2020, alors que cette durée devrait être inférieure à trente secondes, selon les recommandations scientifiques actuelles, pour assurer le bon traitement des situations de détresse immédiate, notamment de l’arrêt cardiaque.

Cette question n’est pas nouvelle, et l’enjeu est bien connu au sommet de l’État, puisque, le 6 octobre 2017, M. le Président de la République, Emmanuel Macron, accueillait des professionnels de la protection civile, auxquels il indiquait : « Ce quinquennat doit être aussi l’occasion […] de mettre en place des plateformes uniques de réception des appels d’urgence », à savoir le 112.

Toutefois, la politique du « en même temps » a ses limites, car, trois ans plus tard, n’a succédé à ces engagements forts qu’une proposition d’action des plus timorées. En effet, en octobre 2020, le Président de la République se disait favorable à une expérimentation régionale du numéro unique, expérimentation non encore programmée à ce jour…

Madame la ministre déléguée, comment accepter ce manque d’ambition, ce manque d’action, en particulier dans la situation sanitaire que nous connaissons aujourd’hui, alors que la population serait prête ?

Pour preuve, dans le département dont je suis l’élue, le Var, 50 % des appels au service départemental d’incendie et de secours, le SDIS, proviennent déjà du numéro 112. C’est le cas aussi dans d’autres départements.

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