Je suis d'accord avec le tableau de la situation qui a été dressé il y a quelques instants. Je pense néanmoins qu'il convient que notre mission fasse la distinction entre ce qui relève de la crise actuelle, dont on espère pouvoir sortir rapidement, et les difficultés plus structurelles que connaissent les étudiants.
Même si je considère que la crise sanitaire va forcément souligner un certain nombre de phénomènes, il faudra être clairvoyant au sujet des dispositions qui doivent s'appliquer hors crise sanitaire.
J'entends ce que vous avez dit au sujet de l'autonomie des universités, et je m'étonne qu'il n'y ait pas eu d'échanges entre le ministère et les représentants des universités pour évaluer leurs capacités d'accueil. Comme vous l'avez dit, les campus sont très différents les uns des autres, même au sein d'un même département. Peut-être aurait-il fallu définir un taux d'occupation par campus, même si cela aurait pu créer des disparités entre étudiants - et l'on sait que ceux-ci sont très attachés à un traitement équitable d'une ville à l'autre ?
Quant au parallèle avec les classes préparatoires, auxquelles je suis très attaché, je le trouve un peu étrange, car il n'y existe pas de campus de 250 ou 300 places. L'enseignement dispensé dans les classes préparatoires a lieu dans les lycées. Je ne dis pas que maintenir 36 élèves dans des classes de 30 mètres carrés est pertinent, mais c'est la volonté du ministre pour le secondaire. Ceci s'applique donc aux classes préparatoires et souligne l'absence d'autonomie des établissements secondaires.
Par ailleurs, la crise sanitaire, vous l'avez dit, a permis l'utilisation très rapide de la CVEC. Cela signifie a contrario que son fléchage n'était pas extrêmement clair et son périmètre pas totalement défini. La preuve en est qu'on a pu la mobiliser pour des actions au demeurant fort utiles durant cette crise. Doit-on l'affecter à des besoins urgents ou à des animations récurrentes et pérennes sur les campus ?
Le ministère a par ailleurs déployé un volant de 2 600 étudiants tuteurs, dont les conditions de rémunération peuvent poser problème, ainsi que vous en avez fait état.
Des psychologues ont également été recrutés dans les universités. Ce besoin a-t-il été clairement exprimé par les étudiants, autant que vous puissiez le savoir ? Dans quel intervalle de temps cette mesure peut-elle être mise en oeuvre ? Le vivier de professionnels existe-t-il ? Ce mouvement est-il en cours ?