Je comprends les réticences de nos collègues et je les partage dès lors que l'on considère que le burkini est un signe religieux. Mais il s'agit en fait d'un signe d'infériorisation de la femme, ce qui est totalement différent. Les signes religieux ne me gênent pas s'ils ne transgressent pas nos règles et nos lois. Il en va différemment des signes d'infériorisation d'un sexe.
Ce n'est pas faire oeuvre de solidarité avec les collectivités territoriales que de laisser au maire la responsabilité de gérer cette situation. Pour rappel, le débat sur le burkini est né d'une polémique sur Twitter : un parc aquatique situé à Plan de Campagne proposait de réserver le site aux femmes habillées de façon pudique ou accompagnées d'enfants de moins de onze ans, je crois. On est bien loin du temps où nos mères ont ôté leur soutien-gorge et ont porté des mini-jupes !
Diviser le pays entre des femmes pudiques et impudiques, c'est une ligne que nous ne pouvons pas franchir. C'est un problème non pas de religion, mais d'infériorisation d'un sexe par rapport à l'autre.
Je ne considère pas non plus que les hommes ne pourraient pas se maîtriser parce que les femmes ont un cheveu qui dépasse ou qu'elles sont en monokini ou en bikini. Dans quelle société voulons-nous vivre ? Si nous ne pouvons pas dire quelles règles nous souhaitons inscrire dans la loi, c'est bien triste.