Intervention de Stéphane Sautarel

Réunion du 7 avril 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Avenir d'air france iii

Photo de Stéphane SautarelStéphane Sautarel :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance.

Monsieur le ministre, dans le cadre du plan de sauvegarde d’Air France, qui a déjà perdu plus de 7 milliards d’euros en 2020, vous avez engagé sa recapitalisation par l’État à hauteur de 4 milliards d’euros, moins d’un an après l’octroi de 7 milliards d’euros en prêts d’État ou garantis par l’État (PGE).

Je m’en réjouis, car il y va de notre souveraineté nationale et cela entre pleinement dans nos trois objectifs de prise de participation d’État : les entreprises stratégiques pour la souveraineté nationale, celles qui remplissent des missions de service public et enfin les entreprises en difficulté systémique, mais disposant encore d’un modèle valide.

Entre Keynes et Schumpeter, cette crise nous rend tous modestes et pragmatiques, mais aussi volontaristes pour reconstruire un souverainisme industriel que nous avons trop longtemps abandonné.

Je me réjouis aussi des contreparties sociales qui ont été prévues en résonance avec la loi Pacte, ainsi que des contreparties en termes de pertes de slots à Orly – elles ont été ramenées de 24 à 18 et ces slots ne pourront pas bénéficier aux compagnies low cost, vous l’avez rappelé.

Le contexte exige cette politique industrielle volontariste de l’État. C’est vrai pour nos entreprises publiques, cela l’est aussi pour nos entreprises privées, en particulier les ETI et les PME.

C’est pourquoi ma question porte sur le rendez-vous majeur que nous allons avoir avec nos entreprises en sortie de crise. Elle s’inscrit aussi au carrefour de la mobilisation de l’épargne des Français, estimée à 165 milliards d’euros à la fin de 2021, de l’accroissement de la dette des entreprises et des contraintes que connaissent les banques depuis Bâle II.

Nous devons préserver la capacité d’investissement des entreprises. Pour cela, nous devons pouvoir, comme vous le faites pour Air France, transformer des PGE en fonds propres ou, pour les plus petites entreprises, en subvention. Les fonds propres constituent la vraie richesse de notre économie. En 2020, nous en avons détruit 50 milliards d’euros sur l’ensemble de notre système productif. Il nous faut impérieusement réalimenter notre appareil productif et concrétiser notre ambition.

Quelles réponses, monsieur le ministre, pensez-vous apporter à nos entreprises pour qu’elles puissent investir, d’une part, et qu’émerge un nouveau capitalisme populaire et de fonds citoyens garantis, d’autre part ?

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