Monsieur le sénateur, je partage votre analyse sur la nécessité d’apporter un soutien clair de long terme à nos entreprises, en particulier aux entreprises industrielles.
Il y a d’abord toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, qui ont été les plus touchées par la crise – je pense aux secteurs de la restauration, du tourisme, de l’événementiel, du sport, de la culture, etc. Ces entreprises doivent savoir que nous continuerons à les soutenir aussi longtemps que cela sera nécessaire. Rien ne serait pire que de retirer brutalement à ces entreprises les aides qui leur ont permis de garder la tête au-dessus de l’eau pendant les mois de crise que nous avons connue et que nous continuons de connaître.
Les entreprises qui sont les plus touchées doivent être les plus soutenues ; elles doivent pouvoir continuer à bénéficier de notre soutien – ce sera le cas.
D’autres entreprises ont déjà commencé à retrouver des couleurs et veulent investir, mais elles manquent de trésorerie. Elles ont besoin de transformer leurs prêts en prêts participatifs, c’est-à-dire en quasi-fonds propres qui leur permettent d’investir. C’est l’objet de l’enveloppe de 20 milliards d’euros qui a été mise à la disposition de ces entreprises pour leur ouvrir de nouvelles perspectives et qu’elles puissent investir, innover, mettre en place de nouvelles lignes de production et embaucher à nouveau sur les territoires.
Le dernier volet, absolument crucial, vous l’avez indiqué, consiste à tirer les leçons de cette crise. L’une d’elles est que les chaînes de valeur de la mondialisation, telles qu’elles existent aujourd’hui, nous rendent trop vulnérables à l’égard de l’approvisionnement sur les biens critiques en provenance des États-Unis, de l’Asie ou de la Chine.
Nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre presque intégralement de l’Asie pour des semi-conducteurs qui servent ensuite dans notre industrie automobile, de dépendre des batteries électriques chinoises ou sud-coréennes alors que nous voulons être indépendants. Nous allons donc recréer une indépendance industrielle sur des chaînes de valeur stratégiques telles que les batteries électriques, le cloud, l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’hydrogène. Sur toutes ces filières de production, la France veut et va retrouver son indépendance industrielle.