J’espère que je ne ferai aucune caricature, monsieur le rapporteur pour avis, et que je ne serai pas caricaturée en retour !
Si l’objectif de cet amendement est de lutter contre l’absentéisme, celui des allocations familiales n’est pas de faciliter le présentéisme. Ces prestations sont le fruit d’une politique d’accompagnement de la démographie dans notre pays.
Faisons tomber les images d’Épinal, qui sont d’ailleurs plus souvent véhiculées au bistrot du coin : on ne vit pas des allocations familiales ; on ne fait pas des enfants pour s’enrichir grâce aux allocations familiales !
La volonté de lutter contre l’absentéisme scolaire part d’un principe plutôt juste : la protection de l’enfant et de son droit indispensable à l’éducation. Je fais partie de ceux qui pensent qu’un enfant doit aller à l’école de huit heures à dix-sept heures trente. Il n’y a pas de débat sur ce point.
Pour autant, la suppression des allocations familiales répond-elle à cette impérieuse nécessité de lutter contre l’absentéisme, le décrochage scolaire, voire le retrait de l’école par un certain nombre de familles ? Je ne le pense pas.
La mesure que vous proposez, qui ne réglera pas cette problématique de fond, ne vise-t-elle pas plutôt à stigmatiser certaines familles en difficulté dans leurs obligations éducatives ? Oui, je le pense.
Ce n’est pas en stigmatisant une famille qu’on pourra l’aider et l’accompagner. Il existe aujourd’hui un certain nombre de mesures pour y répondre.
Bien évidemment, nous voterons contre cet amendement, car nous sommes fondamentalement attachés à ces allocations familiales, à ce droit pour les familles. Vous ne répondez pas à l’objectif qui est le vôtre. En revanche, vous nous amenez sur un autre sujet, qui n’est pas le nôtre.