Les effectifs dans l'enseignement agricole public se maintiennent. Après des baisses dans les années passées, ils ont augmenté à la rentrée 2019 et la rentrée 2020. Au-delà des chiffres globaux, il faut regarder formation par formation. On remplit relativement bien les formations agricoles, c'est-à-dire celles qui destinent à un travail dans l'agriculture, comme les BTS en production animale, en analyse et conduite de stratégie d'exploitation, en production végétale, etc.
Nous avons davantage de difficultés à recruter en formation générale. Ces formations générales et technologiques sont l'une des particularités de l'enseignement agricole public. À Laval, par exemple, nous avons trois secondes générales, c'est-à-dire 96 places en seconde générale et technologique, contre 32 places en seconde professionnelle. L'enjeu est donc plus sur la formation générale et technologique que sur la formation agricole. Sans parler de concurrence avec l'Éducation nationale, même si cela s'y apparente, il y a un problème de méconnaissance de l'enseignement agricole par les professeurs principaux de collège, qui ne nous attendent pas sur la formation générale et technologique, pour laquelle nous occupons le même créneau que l'Éducation nationale. La communication des établissements agricoles publics montre bien qu'ils ont presque tous changé de nom pour essayer d'enlever la connotation agricole. Clairement, j'attends de cette mission une communication plus forte sur les formations générales et technologiques, pour y attirer des jeunes qui ne sont pas issus du milieu agricole. C'est là que se situe l'enjeu du renouvellement des générations. Nous mettons tout en oeuvre des stratégies de communication qui demandent du temps et des moyens, pour essayer de nous faire connaître sur un champ qui est plutôt celui de l'Éducation nationale, c'est-à-dire les formations générales et technologiques.
Ainsi, les formations générales et technologiques sont les moins prisées, par pure méconnaissance : le baccalauréat technologique est une excellente formation, qui ne ferme aucune porte, mais que les jeunes ne la connaissent pas. Pourtant, elle leur servira toute leur vie puisqu'elle ne parle que de choses qui nous entourent : la nature, le vivant, comment on élève des animaux, etc.
Sommes-nous impliqués dans les PAT ? Oui. Une enquête menée par la DGER cartographie notre engagement en la matière. C'est dans notre nature de participer à de tels projets, à partir du moment où il y a les mots « territoire » et « alimentaire »... L'établissement que je dirige a ainsi élaboré un projet alimentaire d'établissement, avec l'objectif de l'étendre à l'ensemble du territoire lavallois.
Vous nous interrogez sur la fluidité des échanges avec l'Éducation nationale. Bien sûr, les établissements publics communiquent mieux ensemble qu'avec les établissements privés - surtout quand il y a des difficultés de recrutement. Entre l'enseignement agricole public et l'enseignement agricole privé, les collaborations existent. Ainsi, pour répondre aux appels d'offres de la région sur les formations continues, nous constituons souvent des groupements communs entre enseignement agricole public, enseignement agricole privé et maisons familiales rurales.