Monsieur le sénateur Daniel Laurent, l’épisode de gel de ces derniers jours est assurément l’un des événements climatiques les plus désastreux pour le monde agricole que notre pays ait connus au XXIe siècle, peut-être même depuis la moitié du XXe siècle. Ce sont plusieurs centaines de milliers d’hectares qui ont été ravagés.
Nos viticulteurs, nos arboriculteurs et d’autres agriculteurs ont engagé un combat contre le froid. Mais les températures étaient tellement basses, et pendant tellement longtemps, de surcroît après de très fortes températures, que rien n’y a fait : une part très significative de nos productions ont subi ce gel et ont été agronomiquement « cramées ». Les conséquences sur les récoltes seront absolument désastreuses.
Au-delà du soutien que le Sénat et le Gouvernement apportent évidemment à nos agriculteurs, nous mettrons en place non seulement les dispositifs habituels, mais également des dispositifs exceptionnels – le Premier ministre s’y est engagé – face à cet épisode absolument dramatique.
Le problème du gel est qu’il est invisible. S’il s’était agi d’un incendie, l’émotion aurait été encore plus forte, dans la mesure où des centaines de milliers d’hectares ont été touchés.
Il me semblait important de rappeler ces éléments dans la période actuelle.
Vous m’interrogez, monsieur le sénateur, sur les lignes « agroéquipement » et « protéines » du plan de relance.
Vous avez raison : l’engouement sur la ligne agroéquipement montre à quel point les transitions sont en cours. D’ailleurs, plus de 75 % des 205 millions d’euros mobilisés portent sur des matériaux de substitution. La ligne agroéquipement a donc très bien marché.
Il faudra effectivement réabonder la ligne protéines, qui n’a pas été suffisamment abondée lors de la première ouverture de crédits. Nous devrons aussi nous montrer plus sélectifs.
Vous connaissez ma volonté d’avancer sur le volet protéique ; j’en fais un axe fort de mon action.
Vous avez également abordé les zones de non-traitement (ZNT). En l’occurrence, les chartes s’appliquent toujours. C’est le processus de concertation qu’il nous faut en revanche revoir, conformément à la décision du Conseil constitutionnel.