Monsieur le ministre, ma question porte sur la situation de la filière liée à l’indication géographique protégée (IGP) Riz de Camargue.
Depuis plusieurs années, les acteurs de la filière font face à une distorsion de concurrence avec nos voisins européens, en particulier sur la protection phytosanitaire du riz et sur le désherbage.
Bien que les autorités compétentes sur le sujet aient été plusieurs fois alertées, la situation n’a malheureusement guère évolué, laissant les riziculteurs aujourd’hui dans une impasse technique pour désherber correctement leurs rizières. Ces difficultés entraînent une baisse constante des rendements, mais également des surfaces rizicoles, dont l’étendue se situe désormais au-dessous de 15 000 hectares alors que 20 000 hectares étaient cultivés voilà une dizaine d’années. La sole riz 2021 est, à titre d’exemple, estimée à 8 000 hectares.
En outre, cette diminution du volume de culture a des conséquences dramatiques sur le paysage et la biodiversité camarguaise. L’important apport en eau douce nécessaire à la riziculture a vocation à irriguer toute la nature environnante. En effet, en présence de la nappe phréatique extrêmement salée de ce territoire, la submersion régulière des parcelles grâce au riz est indispensable pour permettre à la terre de ne pas devenir stérile à cause de trop grandes remontées de sel.
Monsieur le ministre, pouvons-nous à cet égard compter sur votre aide pour harmoniser les moyens de production de nos riziculteurs avec nos voisins européens, afin que la riziculture française, indissociable de l’identité de la Camargue, au même titre que l’élevage de taureaux et de chevaux Camargue, puisse envisager l’avenir avec sérénité ?